[Livres] Magie et inclusivité, part 2 : impossibles quêtes

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Voici une nouvelle compilation de recommandations de lectures… Toujours axées sur l’inclusivité – et sur la magie. Ma logique : nous voulons découvrir de nouvelles choses par la lecture, oui, mais pas que. Il est important de se sentir exister dans la culture et dans ce qui nous entoure. Quand une partie de la littérature suit la norme et la majorité (blanche, cis, hétéro, au corps fin, sans handicaps et de culture anglo-américaine ou européenne) pouvoir lire et se rapprocher de quelqu’un qui nous comprend ou nous ressemble fait du bien, même si les ouvrages en eux-mêmes, si peu inclusifs soient-ils, ne sont pas forcément mauvais. Oui, pas besoin d’être validé pour exister. Mais ne pas toujours avoir à se battre et à subir l’invisibilisation et l’oubli général fait beaucoup, beaucoup de bien. À chacun et chacune de choisir ou non ses lectures en fonction. Pour le coup, par rapport à mes trois recommandations, je n’ai choisi que la première, pour changer d’horizon et découvrir un point de vue culturel différent de ce que je connais – et aussi pour l’histoire et le style, évidemment.
Je suis simplement ravie qu’il y ait de plus en plus d’ouvrages pour explorer la variété des possibles humains, contrairement à la majorité de ce qui était publié il y a dix ou quinze ans. Il est même maintenant possible qu’un livre soit inclusif, reconnu et popularisé, ce qui était rare avant.
Mettre en avant les personnes – pour le coup des autrices – qui montrent et créent des personnages variés, bien développés et ayant à cœur de représenter le monde dans lequel nous vivons réellement est un véritable plaisir. Quand les ouvrages sont en plus excellents… je ne peux simplement pas m’empêcher de les présenter. Si vous voulez en savoir plus sur le pourquoi du comment, je vous renvoie au premier article cette série, ici. Des suites sont prévues. De manière générale, je ne peux que vous conseiller, aussi, les recommandations (en anglais) de lectures de l’autrice australienne C. G. Drews (@Paperfury sur instagram), dont voici le blog.
Le thème de cette édition est dans le titre : il sera question de missions suicides et de quêtes réputées impossibles. Avec, ici, un accent sur des personnages issus d’ethnies et de cultures différentes. Dans les trois cas, concernant les missions, ce sera un peu plus précis, avec un vol à commettre. Pour le coup, à chaque fois, le contexte politique est assez important. J’en réserve davantage pour les descriptions des différents titres. Ma liste est, par hasard, progressive : je finis ainsi sur mon coup de cœur absolu de 2020. Un autre point positif, plusieurs des livres dont il est question ont été traduits en français !

Spin the Dawn (★★★★☆ – 4/5) par Elizabeth Lim, en 2019 (il n’est pour l’heure pas traduit en français), de la duologie The Blood of Stars.
J’ai été très intéressée par les thèmes du livre, entre politique, talent et apparences. Le traitement de la magie est, je trouve, particulièrement bien pensé et sert l’intrigue et le contexte initial – historique et plausible.
Une jeune femme, Maia Tamarin, met sa vie en danger en se faisant passer pour un homme pour tenter de prendre le poste de tailleur impérial, dont elle a toujours rêvé. Une compétition sans merci l’attend avec, en plus de machinations politiques et de mensonges, une présence magique inquiétante, qui pourrait l’avoir démasquée… Et la consigne impossible de créer de mythiques robes magiques pour éviter un incident diplomatique. Si elle ne parvient pas à les réaliser à temps, c’est sa vie et celle de ses proches qui sont en jeu, et une nouvelle guerre pour un pays déjà bien ravagé. Trouver les ingrédients pourrait s’avérer mortel et lourd de conséquences, si la réalisation en elle-même ne vient pas à bout de ses forces en déplaisant à la déesse Amana…
Le livre est inspiré par la culture chinoise et est assez poétique, par ses thèmes comme par son style. Le personnage de Maia, m’a de suite intéressé, avec sa petite taille, sont teint halé et ses taches de rousseurs – que les couvertures ne reprennent malheureusement pas. Marquée par les réalités de la guerre dont sa famille a subi le contre-coup, elle est pleine de volonté et ne manque bien sûr pas de talent. La narration est intelligente et bien réalisée et il y a ce qu’il faut d’informations pour que le pays, son histoire et des termes de vocabulaires précis soient compris sans perdre un lecteur non-initié. Les deux parties de l’histoire lui offrent un rythme intéressant, je ne me suis pas ennuyée et j’ai apprécié ma lecture.

White Cat (★★★★★ – 5 étoiles) par Holly Black, en 2010.
J’ai dû me retenir de dévorer cette trilogie d’une traite, et encore. Il y a de la tension, de la surprise et de l’humour : que demander de plus ? Si le monde se veut moderne, un ajout et non des moindres : une partie de la population a un « don », qui passe par le toucher. Tout le monde porte, en conséquence, des gants, pour éviter d’influencer les autres ou de se faire influencer. Il existe plusieurs variantes de ces pouvoirs, autour de la mémoire, de la mort, de la chance, des sensations et des transformations. L’utilisation des pouvoirs ayant été interdite en 1929, ceux qui y ont recours deviennent des hors-la-loi… Ce pourquoi avoir des pouvoirs est associé aux mafias familiales. L’intrigue, plus personnelle, est reliée à un contexte politique particulier : des mesures anti-« faucheurs » se discutent.
Le personnage principal, Cassel Sharpe, est bien le seul de sa famille – famille particulièrement liée au monde du crime – à ne pas avoir de pouvoir. Laissé de côté par sa famille et assez solitaire en pensionnat, sa vie prend un tournant particulier quand il se réveille sur le toit de l’établissement après une crise de somnambulisme…
Niveau représentation, il est question d’un personnage principal halé, métissé (entre l’Inde et l’Italie, selon les personnes à qui il parle) mais aussi des personnes qui l’entourent, de différentes cultures. Toute sa vie tourne autour d’arnaques et de jeux de hasard, et plus généralement les escroqueries auxquelles les membres de sa famille l’ont initiés. Il lutte contre un pan de son passé qu’il a oublié et cherche la vérité. Attention, beaucoup de résumés en ligne ont tendance à gâcher une partie de la surprise. Certaines révélations se font très tôt dans le récit, mais quand même.
Cette trilogie a été traduite en français sous le titre « Les Faucheurs », qui fait écho au titre original « The Curse Workers » (qui se traduirait plus littéralement en Les Faiseurs de Malédictions ou Les Travailleurs de Fléau, mais le titre français est tout aussi clair, sinon plus, je dois bien le reconnaître).

Six of Crows (★★★★★ – 5 étoiles) par Leigh Bardugo, en 2015.
Il s’agit d’une duologie, reprenant l’univers Grisha de l’autrice.
Une très bonne surprise : je suis un peu en retard sur cette découverte (comme bien souvent), mais après quelques hésitations – je craignais d’avoir trop d’attentes et d’être déçue – je ne regrette absolument pas ce choix de lecture. J’ai été émerveillée par le travail des personnages, la maîtrise du style, de la narration, du rythme et de la composition de l’histoire. Tout était merveilleux. Je me souviens m’arrêter entre deux chapitres pour relever combien la transition et les coupures étaient bien réalisées et suivaient l’action. Je n’ai pas cessé de m’extasier, cette lecture était un véritable bonheur. Bonheur que je prolonge en attendant avant d’attaquer le deuxième tome mais, Netflix mettant à l’écran l’univers Grisha au printemps, je n’ai plus d’excuses.
Pour présenter le livre en lui-même : il se passe dans un univers où les personnes qui ont des pouvoirs sont « grishas ». Selon les pays, ils sont enrôlés dans l’armée, tués pour sorcellerie ou bien utilisés pour des expérimentations. Il existe différents corps de métiers et spécifications, je laisse le livre vous les présenter. L’intrigue commence à Ketterdam, une ville portuaire commerçante, assez sinistre, avec un côté XIXe siècle / révolution industrielle, où tout se négocie et a un prix. La rumeur dit qu’un nouveau produit, une drogue, peut rendre les Grishas surpuissants… Mais aussi les rendre extrêmement dépendants. Kaz, le personnage principal, est un des plus hauts membres du gang des « Dregs ». Il accepte une mission à haut-risque (enlever un scientifique retenu prisonnier dans le royaume voisin Fjerda, au Palais des Glaces, dit imprenable) et va pour cela monter une équipe « de choc ». Le rythme est assez rapide, il y a de la tension, du danger, des risques et… Et les protagonistes sont de parfaits antihéros. Ils sont humains et attachants, par leurs émotions et traumas, mais possèdent aussi une moralité plus que douteuse. On les découvre au fur et à mesure et j’ai beaucoup apprécié la vivacité et l’effet « vrai » des dialogues et leurs différents liens. Il n’y a pas de temps mort et le roman entre directement dans l’action. Malgré cela, c’était ma première lecture dans l’univers Grisha et le livre est resté assez clair pour me permettre de le comprendre. Les personnages ont des passés, des corps, des cultures et des valeurs variées. Il y a Jasper, bras droit de Kaz et expert en armes à feu et très bon tireur; Nina, une sorcière Grisha maîtrisant les corps et les émotions; Inej, une espionne et combattante dite The Spider ou Le Spectre en français; Matthias, un ancien soldat Fjerdien emprisonné connaissant le Palais; puis Wylan, expert en explosions fuyant sa famille. Ils ont tous des choses à fuir, que ce soit leur passé ou leur présent. Ce groupe hétéroclite est plein de tensions et de conflits, vient à chaque fois faire douter le lecteur. Quelqu’un va-t-il trahir le groupe ? Cette mission est-elle vraiment faisable ? Sauront-ils y arriver sans s’entre-tuer ? Je vous laisse sur ces questions !

Connaissez-vous ces ouvrages ? Qu’en pensez-vous ? Avez-vous des recommandations à me faire ?

[Revue] L’Oracle Astrologique

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Le tour d’horizon de mes jeux de cartes divinatoires (oracles et tarots) n’est pas terminé, je poursuis ici avec l’Oracle Astrologique, un autre jeu de la maison d’édition Lo Scarabeo, que j’avais mentionné ici pour son style Art Nouveau. Il se concentre, comme son nom l’indique, sur les signes astrologiques et les planètes. La première édition du jeu date de 2012, celle que je possède est de 2017 : il est encore imprimé à l’heure actuelle, ce qui en facilite grandement l’acquisition. Je ne connais, de nom, qu’un seul autre oracle se spécialisant sur l’astrologie, il s’agit du récent Numinous Astro Deck de Ruby Warrington et Bess Matassa – pas de traduction française à ce jour.
Attention, je possède la version anglaise (le livret étant en anglais, italien, espagnol, allemand, français et russe) qui diffère pas mal de la version française (livret seulement en français, tons plus mutés et fades des cartes, pas d’holographique et la bordure argentée en dorée). Pour s’y repérer, c’est très simple : sur la version française, le croissant de lune est doré (la présence du titre traduit étant un indice non-négligeable). Le livret faisant dans les cinquante pages, il me semblait plus développé que la traduction que je possède (dans les trente pages) mais après vérification, grâce à ce site, les messages sont les mêmes, c’est une question de mise en page. À vous, donc, de faire votre choix en fonction, principalement, de vos goûts esthétiques.

Les vingt-deux cartes sont donc séparées en deux catégories : les douze signes d’un côté, les dix planètes de l’autre. Le nombre de cartes est donc limité, ce qui justifie un prix plus doux : dans les vingt-trois euros en général (quand même !). S’il aurait pu être intéressant d’ajouter d’autres phénomènes astrologiques et astronomiques (comme les différentes phases de la lune, par exemple), le jeu fonctionne très bien ainsi. Bien qu’il ne soit pas nécessaire de bien s’y connaître en astrologie pour s’en sortir et pouvoir l’utiliser, connaître les bases ne fait pas de mal.

Les cartes reprennent donc les cadres courbes et floraux chers à l’Art Nouveau. Les silhouettes et leur structure rappellent beaucoup les affiches d’Alfons Mucha, avec son détail pour les drapés ainsi que pour les étoiles. Pour ce qui est des signes astrologiques, il y a la silhouette représentant le signe, son nom en haut à gauche, son symbole à droite puis, vers le bas, dans un encadré argenté métallique, son emblème. Les cartes des planètes reprennent le tout avec un rappel du nom en bas et un cadre reprenant en fond des végétaux et éléments naturels associés. De nombreux éléments sont métallisés, font ressortir les détails des cartes.
Les cartes sont colorées, le fond vert pâle à bulle se mariant très bien avec les différents tons des cadres utilisés, qui en ressortent davantage.

Quatorze cartes sur vingt-deux représentent des femmes (soit tous les signes astrologiques, la Lune et Vénus). J’ai conscience, avec du recul, que ces images, bien que belles et bien exécutées, sont très peu inclusives (pas que l’Art Nouveau, à ma connaissance, l’ait vraiment été) : les corps se ressemblent, sont blancs et fins. J’apprécie la variété, recherche désormais des jeux avec davantage de représentation. Je tenais à souligner cette uniformisation des corps, bien trop commune dans les milieux ésotériques et artistiques. Libre à vous de prendre ou non en compte ma remarque.

Elles sont grandes (12,5cm) et assez larges (presque la totalité de ma main), ce qui rend le mélange un peu plus difficile qu’avec d’autres jeux. Les cartes sont brillantes, ont un côté plastifiés, en très bien fait pour le coup. Elles ont une bonne épaisseur qui devrait leur permettre de durer dans le temps et sont semi-souples, elles glissent donc très bien et, ratio main-carte mentionné mis à part, sont agréables à mélanger.

Une fois de plus, les textes (en anglais) sont de Lunaea Weatherstone, que l’on retrouve très souvent sur les jeux de carte de l’édition Lo Scarabeo. Les dessins sont d’Antonella Castelli, qui est spécialisée dans le style Art Nouveau. Les traductions ont été confiées à Francesco Spurio.

Ce qui m’a poussé à choisir la version d’origine (en anglais) : l’holographique. Bon, avoir les mots d’origine et non la traduction (qui est aussi présente, en bonus, selon mes humeurs) a aussi motivé mon choix. Les cartes comme le livret et leur boîte brillent, c’est un véritable plaisir de les incliner pour faire ressortir ses accents métalliques. Autre ajout : les tranches ! La photo ne leur rend pas justice mais elles sont argentées. Il s’agit pour l’heure de mon seul jeu avec des tranches métallisées et je regrette presque que le jeu ne soit pas plus conséquent pour en voir davantage.
Mes seules incompréhensions, d’un point de vue visuel : le dos des cartes est jaune-doré, quand le motif, repris sur le livret et la boîte, est teinté en bleu-vert. Les deux versions sont très belles, oui, mais je trouve qu’elles ne se marient pas si bien que ça. Pourquoi ne pas tout garder en jaune ou bien en vert ? Les deux auraient été intéressants, à mon sens. Je n’apprécie juste pas tout à fait ce mélange mais n’ayant pas de solution, je vais bien (je l’espère) finir par m’y faire. Le vert de l’emballage sert peut-être à différencier le jeu des autres oracles ou tarots Art Nouveau, généralement en beige ou en jaune ? Je vais me contenter de cette hypothèse, faute de mieux. Aussi, je regrette que le cadre extérieur soit blanc et non métallique – mais ce n’est qu’un détail.

Comme vous pouvez le voir avec la comparaison des présentations des planètes Mars et Jupiter en anglais puis dans leur traduction française, le nombre de mots décroit. Il ne s’agit plus de paragraphes rédigés mais de mots-clefs. Si ce qui était énoncé est trouvable simplement dans les représentations des Dieux éponymes, il est quand même dommage de réduire à l’analyse en français. D’un autre côté… La version anglaise ne me semble pas des plus compliquées à traduire – encore faut-il avoir le vocabulaire, je le sais bien. D’un autre côté, les informations données en français suffisent à interpréter les cartes. Sur une autre note, je trouve dommage que la version complètement française n’aille pas plus loin (d’après ce que j’ai pu en voir) pour compléter ce qui manque ici dans la version anglaise-multilingue.
En dehors de ça, la traduction, bien que succincte, n’est pas mauvaise. Et le livre, dans sa version d’origine, est bien pensé.

Le livret est composé d’une présentation rapide de l’astrologie (une courte explication du fonctionnement des signes-étoiles) puis de chacun des signes, de leur élément et de leurs caractéristiques. Cette partie est claire et rapide, donne suffisamment d’informations pour que les cartes aient du sens sans non plus étouffer le lecteur ou le décourager. À la suite, de la même façon, les planètes. Ces dernières sont un peu plus développées. Après quoi, le moment où tout se corse : les maisons du zodiaque. Cette partie mériterait d’être un peu plus détaillée – étonnement, la version française est plus claire et longue sur ce point. Les différentes maisons sont à leur tour décrites, pour proposer un tirage de carte reprenant les codes de la charte astrale. Il est bien sûr possible de tirer les cartes une à une, en se référant à leurs différentes descriptions. Deux autres possibilités dans le livret : les messages croisés. Qu’il s’agisse de deux cartes planétaires ou d’une de ces cartes avec une carte signe, il y a de courts messages synthétisant le mélange des deux énergies et symboles. La version française ne propose pas de message pour les tirades de deux cartes planétaires.
Les tirages proposés sont intéressants (surtout celui de la charte, assez conséquent, long mais très original et en même temps précis), d’autant plus que l’essence du message à retenir est déjà prête. Un regret : qu’il n’y ait pas de messages pour deux cartes signes. Il est aussi agréable de choisir d’en lire davantage sur les cartes et signes pour aller plus loin, si l’envie se manifeste.

C’est un jeu qu’il m’a fallut apprivoiser – son thème, qui me fascinait, m’intimidait un peu. Ayant pris le temps de faire quelques recherches, il me parle bien plus et je tire ses cartes très régulièrement. Les messages croisés sont très pratiques pour un tirage rapide. Pour les faciliter, je ne mélange pas, la plupart du temps, les deux types de cartes : mes tirages se font donc en deux fois. Les cartes sont très belles, plus je les regarde et plus je remarque de détails intéressants et symboliques. Les ajouts d’argenté, un peu partout, sont très bien pensés et faits. Le centre des fleurs, en fond, brille légèrement. C’est cette attention au détail qui m’encourage à le présenter. Ce deck est très bien pensé, fait, à mon sens, un très bon travail en associant astrologie et cartomancie.

Le possédez-vous ? Si non, qu’en pensez-vous ? Connaissez-vous d’autres jeux sur le sujet ?

[Réflexion] Energies, sacré, polarité masculine et féminine

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Je vous retrouve aujourd’hui pour un article qui me pèse depuis quelque temps déjà. Ce n’est pas exactement ce que j’ai l’habitude d’écrire mais je me devais d’essayer. J’ai beaucoup entendu parler, comme la grande majorité, je pense, d’énergies féminines et masculines. De qualités aussi, d’attributs et d’affinités différentes. Ces pensées sont particulièrement présentes quand on parle de spiritualité, mais pas que. De nos jours, presque tout est genré. Pensé pour une catégorie particulière de public, ciblant des catégories bien précises de personnes, en fonction de critères stéréotypés. Un exemple du quotidien : le rose pour les filles, le bleu pour les garçon, mais aussi la danse pour les filles, les sports de combats ou de compétition pour les garçons. Evidemment, la liste s’allonge. Je ne vais pas rester dans le mondain pour préciser ma pensée.

Il y a supposément des énergies très différentes, que l’on retrouve dans tout et dans chaque personne. Jusque là, tout va bien, en tout cas pour moi. Là où je m’éloigne de ces idées (et où je commence carrément à grincer des dents), c’est quand on parle d’énergies féminines ou masculines. Parce que tout part du principe qu’on est ou homme, ou femme. En 2021, je pense qu’il serait grand temps de dépasser cette binarité. Si on accepte sans mal que chaque individu soit différent, comment nous faire entrer dans une boîte ou dans l’autre ? La majorité (Est-ce vraiment le cas ?) n’a peut-être pas de problème avec ces appellations, ce n’est pas le cas de tout le monde, quoi qu’on en dise. Il y a déjà ce point, et ce n’est pas tout. Je reprends : il y a supposément des énergies, que l’on retrouve chez tous les individus. Hommes comme femmes (et pas que). Ah. Ces deux énergies ont différents degrés, changent d’une personne à l’autre. Intéressant ! Ca ne dure malheureusement pas. Il est question d’énergies féminines, plus fortes chez les femmes. Et d’énergies masculines – je vous épargne le refrain. Bon. L’idée ne vous choque peut-être pas. Sauf que oui, il n’y a pas que des hommes ou des femmes. J’espère ne rien vous apprendre, mais tout est une question de nuance et de spectre. Il y a donc de nombreux cas où, non, cette étiquette et attribution de la société ne colle pas. Que le décalage soit discret, caché ou profond, il existe.

Mais ce n’est pas ça, me direz-vous, tu n’y es pas, il y a généralisation – voir mauvaise foi ! Attendons de voir. Les deux (ce chiffre fait déjà partie du problème) possèdent des énergies féminines et masculines. C’est bien ce qui coince ici. Qu’est-ce qu’une énergie féminine ? Ou masculine ? Les concepts, avec un peu de recul, sont incroyablement abstraits. L’idée de femme, l’idée d’homme, a été pensée par quelqu’un, on ne sait pas qui, on ne sait pas quand, on ne sait pas vraiment comment s’est venu ni pourquoi (pour classifier et organiser les êtres et « simplifier » les rapports ?). Ce sont des concepts qui ont contribués à instaurer une domination d’un groupe sur l’autre – vous savez, nous savons. Une énergie féminine, selon les sources consacrées, est douce, aimante, elle aide à croître, elle est fertile. C’est une mère, lisse, sensible et intuitive, tournée vers l’intérieur. La notion reprend le yin et le yang du taoïsme. La lune, sombre, face au soleil, lumineux – soit dit en passant, plusieurs mythologies, panthéons et cosmogonies possèdent une lune masculine et un soleil féminin ! Petit aparté : il existe, dans plusieurs panthéons, des dieux lunaires comme des déesses solaires. Dans la mythologie nordique, Máni est le dieu de la lune et le frère de Sól (ou Sunna), personnification féminine du soleil. Il y en a bien d’autres, dont Fati dans la mythologie polynésienne ou encore Sîn ou Nanna(r) en Mésopotamie. De la même façon, une partie des déesses lunaires était originellement solaires (ce qui explique le symbolisme solaire de plusieurs de leurs attributs : l’arc doré pour Artémis ou le disque solaire pour Isis) et les dieux, plutôt lunaires (comme Anubis) avant qu’un changement dans les représentations ait lieu.
L’énergie masculine, elle, est tournée vers l’extérieur, dans l’action, parfois dans l’agression, la protection. Ce qui me dérange ? L’image qui en ressort : l’homme fort, le guerrier, le chasseur, et la femme (sous-entendue faible, victime potentielle, incapable de se protéger et en danger), avec les enfants, l’art, les parures et les plantations, en bonne cueilleuse. Si je n’ai aucun problème avec l’idée d’énergie plus ou moins passive ou active, douce ou agressive, mon problème vient simplement de leurs noms. Je me lance : ces noms sont sexistes et stéréotypés, tout simplement.

Ils reprennent des idées que je trouve profondément problématiques. Ils jouent aussi avec ce qu’on attend de chaque genre (l’aspect social, l’étiquette, que l’on accepte ou non mais qui est apposée par la société, à ne pas confondre avec le sexe biologique ou de naissance, qui peut différer). Autre point : en reprenant l’idée binaire et réductrice qu’il y a homme ou femme, penchant-nous sur la langue. Il s’agit de mon appréciation des mots, que je souhaite objective mais, dans le doute, je reprécise que c’est ici mon avis, mes ressentis. Il y a donc féminin, qui englobe les femmes. Puis masculin, qui englobe… les hommes. Sauf que les deux termes ne sont pas neutres. Le « masculin » est… Il est lui aussi stéréotypé. Ce n’est pas aussi simple qu’une catégorie désignant les hommes. Il est genré, indique un certain type de comportement. Il est lié à la (on l’attendait) virilité. Qu’est-ce que la virilité ? Petit point définition, en prenant ce qui vient en premier sur internet, avec le dictionnaire en ligne Le Robert (à la date du 11/01/2021) :

Les premières définitions du bien nommé Trésor de la Langue Française (Informatisé)

Bon, je sais pas vous, mais pour moi, ça reste flou. Un homme, donc, c’est viril. C’est quoi, être viril, par contre ? Selon les définitions du Robert ou les nuages de mots de Synonymo, ce serait : être fort, puissant, énergique et actif sexuellement. Soit dit en passant, ces quatre traits ne sont clairement pas exclusivement relatifs au genre masculin. Pour les usages courants, ce serait plutôt une jauge, un baromètre, pour désigner les « bons » hommes (sous-entendu les vrais). Ceux qui ne contredisent pas les étiquettes genrées de la société. Ce qui induit qu’il y a de mauvais hommes (féminins, donc ?) et de mauvaises femmes, dites « viriles ». Une catégorie pratiquement fourre-tout qui vient régulièrement viser les personnes non-hétérosexuelles (qu’elles soient homosexuelles, bisexuelles, pansexuelles, asexuelles ou même d’autres choses) ou tout simplement qui ne sont pas cisgenres.

Examinons rapidement l’autre côté. Saviez-vous que « viril » avait, finalement, un équivalent ? Et non, je ne parle pas de « féminin ». Pour tout vous dire, je ne le savais pas non plus. Et pour cause, le mot n’a pas l’air d’avoir été utilisé après le XIXème siècle, il s’agit de « féminilité ». Le Robert ne le connait pas et apparemment Synonymo non plus, bien qu’il l’indique en synonyme de « féminin ». Je ne vais pas analyser en détail les deux tableaux, je vous pense parfaitement aptes à le faire vous-même. En bref : j’ai conscience que la grosse différence de nombre de mots entre « homme » et « femme » vient du côté pseudo neutre ou universel du premier. Cependant, ça ne change pas le fait que « féminin » reprenne un grand nombre d’injections de la société (pas moins de onze) pour trois termes assez neutres qualifiant la catégorie de la population plutôt que ses supposés attributs de l’autre côté. Là où masculinité regroupe deux valeurs précises, féminité propose trois termes flous ne caractérisant pas la population « femme » mais des mots utilisant la même racine. Pour le duo « virilité » – « féminilité », les images parleront d’elles-mêmes. J’ai conscience que Synonymo n’est peut-être pas le meilleur des sites, mais il reste représentatif : c’est un des premiers moteurs de recherches de synonymes proposé lors d’une recherche. Je ne tiens pas à faire plus que mentionner le scandale de début 2020 quant aux définitions de présidente, avocate et j’en passe du Larousse (mais pas que) en tant que « femmes de … ».

Pour essayer de me rapprocher de notre sujet initial, je ne peux pas laisser de côté l’idée de « féminin sacré ». Elle ne se pense pas ou très peu en dehors la fameuse idée de polarité ou d’unité sacré du couple. Ne vous en faites pas, je vais y revenir. En attendant, si je comprend les fondations et l’histoire de cette notion, elle peut aussi me faire grimacer. Pourquoi ? Petite explication : oui, le mouvement se veut positif et libérateur, apprendre aux femmes à s’aimer et à écouter leur « rythme d’êtres féminins ». Toutefois, il ne s’émancipe pas. Il essentialise toujours « LA femme ». Si apprendre aux femmes à s’apprécier et à puiser de la force en elle est vraiment génial et que je n’ai rien à redire sur la forme… Le fond est peut-être un peu différent. Je reproche aussi à l’idée de ne se penser qu’en partenariat avec le masculin sacré. Parce que oui, encore une fois, tout n’est pas soit l’un, soit l’autre, et même doublement. Je ne vais pas rappeler l’année, mais quand même. A l’heure actuelle, on sait plus que bien qu’il n’y a pas que des couples hétéros sur terre. Ceci étant dit, l’équilibre ou l’entretien de telle énergie dite féminine ou masculine à l’intérieur de soi me dérange, toujours parce que les noms sont chargés de stéréotypes sociaux dont ils ne cherchent pas à se défaire – ou alors pas assez, vu que ce que je vois est principalement rose, ou bien violet, avec tout ce qu’il faut pour entretenir la sensualité, la douceur, le calme et l’empathie des femmes. Sauf qu’une « femme », ce n’est absolument pas que ça. Une « femme » c’est un être humain, oui, comme les hommes. Ce sont des êtres avec des différences et des particularités, avec des émotions, des rêves et des envies. Oui, le plus gros vient de cette même société sexisme et inégalitaire, justement. Nous sommes conditionnés, c’est comme ça. Et s’il n’y a rien de mal avec l’idée de méditer, de faire du yoga, de boire du thé ou de se faire du bien, donner x activité aux femmes et y activité aux hommes, encore une fois, c’est assez limite. Tout est hypra genré et ça n’aide pas : c’est encore et toujours relié à ces idées d’énergies.
Autre point, et de taille : l’énergie féminine veut et doit fusionner, être compensée ou complétée par le « masculin sacré ». Il est peut-être un peu moins connu mais il existe bien. De quoi inspirer les hommes à se faire guerriers chaleureux et aimants, protecteurs et dont la seule aspiration est de combler la femme de leur vie. L’idée se veut, en tout bien tout honneur, loin de la masculinité toxique, rongée par l’insécurité, la colère, le sexisme du quotidien et les traces (bien présentes et non négligeables) du patriarcat. Sauf que, mine de rien, elle repose sur une dynamique patriarcale de domination masculine. De quoi dire que P (comme Prénom) est le mec du couple, qu’elle « porte la culotte » (le pantalon), qu’importe le type de relation.
J’y reviens : un homme n’a pas besoin d’être en couple pour être heureux (et pas forcément avec une femme) – l’inverse est vrai. Pas besoin de suivre les codes sociaux. Une femme peut se suffir à elle-même (ou non, ça marche aussi !). Pousser les gens à la binarité, les tanner pour qu’ils trouvent quelqu’un (fondent une famille, se marient, etc etc etc), on arrête, ça ne va pas. A chacun sa solution, à chacun son choix, sa liberté. En attendant, l’épanouissement ne se fait pas forcément à deux. L’épanouissement ne passe pas forcément que par l’amour (dans toutes ses formes, de l’attachement à l’Amour avec un grand A), ou pas que. Il y a la famille, les amis et j’en passe. Cette bulle, cette polarité… C’est moyen. S’il est certainement agréable de se penser en cocon fusionnel et « sacré »… Et bien pour moi, ça ne suffit pas. Rajouter des paillettes, un soupçon de bienveillance ou de respect sur des catégories sociales stéréotypés et néfastes pour chacun et chacune ne rend pas le tout plus digeste ou plus « sain ». Se considérer en individus sacrés et égaux (sur le papier en tout cas, la réalité en étant encore très loin), ça, pourquoi pas.

Après, j’accepte un type de féminin sacré. Je ne suis pas certaine qu’il tombe sous ce nom-là, mais peu importe. Parce que oui, pour continuer à briller et à garder cette flamme en vie après tout ce temps et malgré la difficulté, les femmes méritent une part de divin. Tout comme le masculin, qui souffre aussi de la hiérarchie et des codes des genres, y compris, bien sûr, ce qui est établi comme « viril ». Devoir entrer dans un moule préformaté qui ne veut pas plier, ce n’est pas une vie. Les minorités, les révolté(e)s, le méritent. Les autres aussi. Je ne vais pas confisquer leur sacré ou leur couronne aux adaptes du féminin sacré. Parce que c’est bien trop facile, bien trop courant, d’exiger la perfection des femmes. Parce qu’elles ont – nous avons – déjà donné. Et qu’il n’y aura pas de consensus, de voie unique. Parce que l’unicité des êtres, c’est pas tout à fait ça. Il n’y a que des choix, des infinités de possibilités, si nous pouvions seulement prendre un peu de recul, secouer quelques boîtes, remettre plusieurs choses en question. Et si le rose, la douceur et la beauté vous intéresse, homme comme femme, c’est tant mieux, c’est parfait. Quant à moi, ce qu’il me faut, ce que j’aime, je refuse qu’on me l’enlève – qu’on essaie seulement ! Alors je comprends. C’est le féminin dit « sombre », celui qui se révolte, qui refuse les qualifications et les injustices. La femme dans sa complexité, l’être humain dans sa création, sa douceur comme dans sa violence et sa colère. Parce que la femme est une guerrière, pas moins que les hommes. Il y a des femmes soldats. Il y en a depuis la nuit des temps, des femmes qui se battent, qui partent en guerre ou à la chasse. Tout comme les hommes. Et avec eux, souvent (pas contre eux). Le « conflit des genres » n’est pas une nouveauté de la décennie ou du siècle, une nouvelle lubie féminine qui doit ou va s’essouffler. Pour qu’il y ait apaisement, les femmes n’ont pas à « baisser les armes » et à « pardonner » (exit l’amour universel et le pardon christique, s’en est fini de tendre la deuxième joue, il faut non plus des mots mais des actes) : il faut accepter les individus et leurs différences, pas compter le nombre de cases qu’ils cochent dans le sens de la société. Ce n’est pas toujours aux mêmes personnes de donner. Pour qu’il y ait un apaisement, il faut que tous et toutes y mettent du leur, tout simplement. Et il faut que les choses changent.

En conclusion, pourquoi ne pas parler simplement d’énergies et, sur le chemin, éviter un binaire étouffant et non-inclusif, épris de stéréotypes et mal vieilli pour la nuance, le spectre, une notion qui embrasse la puissance de chacun(e), quelque soit son genre ?

Quelques références, en vrac, trouvables très facilement et gratuitement sur internet, pour le plaisir (de tout tons et formes) :

Spectacle Nanette – Hannah Gadsby (en ce moment sur Netflix France)
D’une « théorie du genre » qu’ils font semblant de mal comprendre… de Marie Donzel
Sexe et genre : est-ce la même chose ? – Egalités filles-garçons, Fédération Wallonie-Bruxelles
The genderbread person – itspronouncedmetrosexual
« Genre » : tentative de définition – çafaitgenre.org
Le sexisme, ça se soigne ! de Marie Donzel
« Il n’existe pas 2 sexes (mâle et femelle) mais 48 » par Agnès Giard
La théorie du genre (djendeure) par Insolente Veggie

Que pensez-vous de ces idées ?

[Création] Art Poétique – La Tisseuse

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Cet article est un peu spécial vu qu’il contient un format hybride : une vidéo fiction ou bien une esthétique ou un texte en image et en son, je vous laisse le loisir de la nommer ! Entre ambiance et écriture, donc, c’est un format que j’ai beaucoup aimé créer, l’année passée. Cette vidéo est née d’un devoir universitaire qui consistait à présenter mon art poétique. J’y ai associé la lecture et mise en image d’un de mes courts textes poétiques : La Tisseuse. J’aimerais, à l’avenir, multiplier ce genre de vidéos et travailler mes compétences de filmage et de montage pour plus de variété.
Cette vidéo reprend donc des inspirations et ambiances qui me plaisent tout particulièrement et m’inspirent. Le seul oubli de cette liste serait le film The Blair Witch Project, qui m’a poussé à laisser le bruit d’origine des images et même à mettre en avant le bruit blanc et autres sons habituellement parasites, pour ne pas laisser l’oreille en paix. Je vous laisse vous faire une idée !

Ajouter du son et des illustrations (en plus abstrait) à ce qui est lu et à ce qui a été écrit et mêler les formats et genres a été une très bonne expérience, que je repoussais depuis déjà quelque temps. Un conseil ? Essayer, avec ce qu’on a, comme on peut. Ce sera toujours une expérience, avec ses leçons, ses victoires et ses erreurs : ce qui est bien plus satisfaisant et intéressant que de ne rien faire. Sortir de sa zone de confort et se lancer des (petits) défis m’a particulièrement aidé pour cette fois, au lieu de présenter un devoir écrit plus « traditionnel ». Je ne regrette pas cette première ébauche, en attendant de voir ce que l’année me réserve !

Qu’en pensez-vous ?

Bullet Journal – Mon évolution en 2020

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Cet article n’était initialement pas prévu mais je pense qu’il est important ou sinon intéressant de se rappeler que ce qu’on ajoute à sa vie doit nous aider, pas nous écraser : c’est le principe même du bullet journal, qui doit vous accompagner et vous suivre en s’adaptant à vos besoins. C’est pour illustrer ce principe que je partage avec vous les changements successifs de mes spreads, en revenant sur les mois précédents et les différentes versions de mes pages.

Initialement, en début d’année, voici à quoi ressemblait mon bullet journal (avec les variations associées) :

Sur ma première double-page, une partie dévolue à mon organisation, l’autre pour simplifier les retours en arrière et voir simplement les grands événements du mois rapidement (que je ne compte pour l’instant pas continuer à faire en 2021). Elle était composée d’un petit calendrier (les semaines étant mises en avant avec des couleurs différentes pour pouvoir retrouver rapidement les jour et y voir plus clair), avec un espace dédié, chaque mois, à la création (pour me pousser à utiliser et ainsi améliorer ma maîtrise de l’aquarelle) puis, en face, des lignes pour confirmer les événements ayant bien eu lieu. Comme vous pouvez le voir ensuite, le spread a beaucoup changé. J’ai fini par prendre du retard sur mes dessins – jusqu’à trois mois, pour finir par en réaliser plusieurs à la suite, sans prendre le temps de vraiment les apprécier : ce qui devait être recréatif est devenu une source de stress et de pression. Avec le recul, je vois bien que certaines de mes aquarelles auraient pu bénéficier d’un peu plus de temps ou de réflexion, n’ont pas toutes dépassées mes attentes. En soi, l’exercice a tout de même produit ses fruits, il m’a été possible de produire plusieurs peintures qui me plaisent beaucoup (celles d’avril et d’août, notamment). Ne souhaitant pas continuer sur cette voie, j’ai opté pour un calendrier bien plus conséquent avec, au milieu, un petit espace pour décorer et me permettre d’essayer de nouvelles choses et de créer quand même. Ainsi, le calendrier est plus lisible et je l’utilise davantage.

Ensuite, le début de mes pages mensuelles avec, de janvier à février, une page contenant des cases de ce qui a marqué ma journée (musique, personne, activité, etc). Le but était une fois de plus de voir rapidement ce qui illuminait et occupait mes pensées, mes semainiers étant en conséquence plus brefs et factuels. Cette page a vite laissé place à des lignes de gratitude, dont j’ai presque triplé l’espace (comme vous le verrez plus bas, une petite section y était destinée ailleurs).
En face, ma page de trackers (les mois étant découpés par semaines pour une meilleure lisibilité), où je fais l’inventaire des domaines et activités qui m’intéressent ou que je suis susceptible de faire avec un système de niveau (peu, moyen, bien, beaucoup) ainsi que deux colonnes supplémentaires, mes humeurs et mon niveau de productivité (si mes trois objectifs journaliers ont été accomplis ou non). Cette page n’a pas évolué en deux ans mais je ne compte pas la reproduire en 2021 : malgré le temps, je n’ai toujours pas l’habitude ou le réflexe de cocher mes cases au quotidien et, les remplir après plusieurs jours de retard, voir de semaines, n’est pas aisé. Cette page devait me permettre de voir, d’un mois sur l’autre, les domaines négligés ou, à l’inverse, qui revenaient régulièrement. Evidemment, « surveiller » autant de choses n’est pas exactement faisable (bien que le but n’était pas de tout faire chaque jour) et, avec l’apparition de petits trackers dans mes semainiers, je trouve que ça fait doublon. Pour ne pas aider, cette page me prenait un temps fou à faire chaque mois !

Enfin, une des double-pages qui a le plus évolué : le spread mensuel que j’utilise le plus souvent. J’y inscris mes objectifs, mes listes de choses à faire, mes dépenses et commandes ainsi que les achats que je prévois. C’est ici, initialement, que se trouvait ma section gratitude, qui était très réduite. Cette évolution a du bon et du mauvais… Si avoir plus de place pour développer mes réponses est agréable, elle se trouve actuellement avec mon tracker, sur une double-page que je consulte bien moins. Je vais profiter du mois de janvier pour refondre et repenser mes pages, en espérant y remédier !
J’ai profité de l’espace qu’il me restait pour réaliser une sorte de petit brain dump, pour lister mes choses à faire avant de les attribuer à une des semaines du mois. A côté, deux cases. Une pour mes objectifs, l’autre pour noter quelques statistiques. J’ai finalement fondu ces deux cases dans la troisième version, pour moins de redite.
Ma dernière version en date, de décembre, vient bouleverser mes habitudes. Ayant découvert le plaisir de jeter ses pensées sur le papier pour mieux prendre du recul et les appréhender plus calmement, j’ai décidé de lui accorder une page complète. Prendre le temps de lister tout ce qui est important ou ce que j’aimerai faire en début de mois me permet, après coup, de m’organiser et de planifier quand et comment je vais pouvoir avancer sur mes différents projets. Je n’étais, à l’origine, absolument pas convaincue par ce genre de pages, que je voyais comme des listes sans fin de « choses à faire ». Avec un peu de recul, je me rends compte que plus le temps passe, plus je cumule les projets dans mes études, ma vie professionnelle mais aussi avec mes loisirs et activités à côté. Si tout cela fait partie de mon quotidien et de ma vie, ces activités, que j’aime, peuvent parfois devenir anxiogène, et c’est là qu’interviennent ces pages « fourre-tout » où il convient (littéralement) de jeter en masse les idées et tout ce qui vous encombre la tête. Pouvoir prendre du recul sur ce qui me rend nerveuse ou ce qui s’ajoute sur un agenda déjà chargé me fait beaucoup de bien et me permet d’être un peu plus calme et de moins courir ou risquer d’oublier des choses. La possibilité de mélanger dessin, listes et presque « journal intime » est aussi un véritable plus, le principe étant très libre et plutôt hybride, il peut potentiellement convenir à tout.
A droite, des cases plus petites, en vrac, pour les films et séries que je regarde. Les deux catégories n’étant jamais remplies toutes les deux, je préfère ne plus les séparer.
La partie dépense et commande prend elle aussi moins de place, les confinements de ces derniers mois m’ayant permis de réaliser des économies. Je pense avoir bien assez de place pour le moment. Mes trois cases qui suivent (wishlist, commandes et factures automatiques) subissent le même sort. Niveau commande, c’est un peu plus serré, j’aviserai selon mes besoins.
Pour finir, mes objectifs et listes « à faire » par semaines. Seul bémol à cette nouvelle mise en page, je n’ai plus la place d’ajouter une cinquième case, selon les mois. J’hésite ou à la décaler sur le mois suivant, ou bien à me servir uniquement de ma liste « to do », dans mes semainiers. Malgré un potentiel effet de redite, cette catégorie est importante pour planifier mon avancée sur mes projets et anticiper mes dates butoirs avec plus de sérénité. Je compte reproduire cette double-page pour les prochains mois.

Tester de nouvelles choses est en partie ce qui me motive, vous l’aurez bien compris. Ici, deux ajouts à mes semainiers. J’ai décidé, en mars, de cuisiner davantage. Pour ne pas perdre du temps juste avant le repas ou oublier d’acheter un ingrédient clef, j’ai essayé de planifier mes repas. Au final, avec le premier confinement et les bouleversements qui sont venus avec, ma résolution n’a pas duré. Après quelques semaines (trois), je n’ai pas continué. Mes semainiers alternants entre une et deux pages, je n’avais plus la place ni l’envie de m’ajouter cette pression : il y avait suffisamment à faire.

Un autre ajout, dès janvier 2020 : une page en fin de mois, pour revenir dessus et penser au suivant. C’est en partie pour cette page que mes semainiers ont alterné entre une et deux pages, pour ne pas multiplier les pages vides ou décoratives. J’y inscris un résumé du mois (mon état, les événements marquants, de bons souvenirs) tout comme mes musiques les plus écoutées et ce que je prévois pour le suivant. Dans mon article précédent, ici, je présentais ma nouvelle version de ce récap, qui tient, à l’année, sur une double-page. Mes paragraphes sur mon futur proche ont très souvent été écrits rétrospectivement, ce qui va à l’encontre de leur but. Cette nouvelle double-page, playlists d’un côté, récaps de l’autre, me permettra aussi d’avoir une vue d’ensemble sur l’année.

Mes pages de semainier ont beaucoup changé, en 2020, pour s’adapter à mes besoins et envies. Je suis en effet passée par plusieurs stades : utiliser mon bullet journal ainsi qu’un planner, puis, pour le remplacer, un carnet avant, de n’utiliser, à présent que mon bujo. Quand je pouvais initialement me contenter de notes rapides, j’ai dû progressivement créer des cases ou lignes pour prévoir ma semaine et mes journées ainsi que pour mieux visualiser les rendez-vous et tâches qui m’incombaient, selon le jour ou la date. Une ligne avec une case par jour, pour planifier ma semaine et distribuer mes tâches, a donc vu le jour, en haut de page.

Il a fallu me rendre à l’évidence, mes carnets ou planners étaient des doublons : il prend moins de temps et de ressources de tout garder en un seul endroit. Si je pouvais initialement faire tenir mes semainiers sur une seule page, ce n’est plus le cas. Ne garder qu’un carnet (ici, mon bujo), m’a demandé quelques changements : mes cases de jour se sont adaptées en conséquence, elles sont maintenant plus grandes et divisées en deux parties. Un bout pour mes tâches importantes et ce dont je dois me souvenir, puis un espace de note pour conserver la trace de ce que je fais, mais aussi de fragments plus personnels, comme des résumés de rêves ou bien mes émotions ou mon niveau de forme. Un autre ajout, depuis janvier : un petit tracker, passé de trois à six lignes, depuis le premier confinement. Il remplacera ma page mensuelle de tracker en 2021. Voici, en exemple, des semainiers de novembre et de décembre :

J’espère que cet article aura su être clair et pourra vous inspirer. Il n’y a pas de « mauvaise façon » de tenir un bullet journal, il s’agit d’expérimenter et de trouver ce qui vous correspond, en ce moment !

Bullet Journal – Mise en place 2021, mes pages de l’année

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Comme le titre l’indique, je vous retrouve pour un nouvel article ayant trait au journaling. Le temps joue un peu contre moi mais il n’est jamais trop tard, pas vrai ? Je vous livre ici mes réflexions concernant les pages de 2020, et la façon dont j’organise mon journal pour la nouvelle année.
Tout est évidemment lié à mon utilisation et à mes besoins, je vous les partage dans le but de vous inspirer à tester de nouvelles choses et de ne pas avoir peur de changer et même de laisser aller ce qui ne vous apporte rien.
Le temps est une ressource importante et, si j’apprécie créer les pages de mon bullet journal, je ne souhaite pas continuer à mettre de l’énergie dans des spreads qui ne fonctionnent pas pour moi. En regardant l’utilisation que j’ai faite de mon bullet journal 2020 et en particulier les premières pages de ce dernier, j’ai tiré quelques conclusions…

Tout d’abord : les pages qui n’ont pas du tout fonctionné, qui sont restées vides, puis les autres, qui ont été changées :

Mon spread « Souvenirs de 2020 » est resté vide, je n’y ai pas touché, malgré des efforts de mise en page. J’avais prévu de noter l’événement le plus marquant de chaque mois, pour m’en souvenir. En 2019, je les dessinais, en reprenant le modèle d’un polaroid. Cette page devait me simplifier la vie mais je ne l’ai, au final, jamais utilisée, malgré l’ajout d’un petit marque-page pour m’en rappeler. Je ne compte, pour l’instant, pas la reproduire en 2021.

Même chose pour ma page « lettre à moi-même », bien que me rappelant régulièrement qu’il fallait que je la remplisse, en un an, ça ne s’est pas fait. J’avais essayé de reproduire ce que j’avais fait en 2019. Une fois de plus, ça n’a pas fonctionné comme je l’espérais et je ne souhaite pas me forcer à faire quelque chose. Si l’envie me vient en cette fin d’année, je la remplirais peut-être… Mais je ne compte pas l’ajouter à mon nouveau bullet journal, je n’ai pas l’envie de me créer une source de stress supplémentaire (ou de m’offrir une sensation de retard ou « d’échec »).

Pour la page droite, qui reprenait mes objectifs, je ne suis pas non plus tout à fait satisfaite. Si j’aime toujours autant son design minimal et clair (qui a d’ailleurs en partie inspiré ma mise en page de 2021), je ne l’ai pas autant utilisé que prévu. Mes objectifs sont des notions trop vagues pour être comptabilisées ou voir ma progression. Pour 2021, je compte trouver des objectifs plus précis et quantifiables. Je veux les détailler et les réduire en petites étapes progressives.

Une autre page qui n’a pas fonctionné comme prévu, mais que je ne montrerai pas (elle n’apporte absolument rien), mon spread brain dump / bucket list. Elle est trop décorative, brouillon, mal utilisé et n’est pas agréable visuellement. Je la condamne volontiers : j’y ai mélangé des films et séries à voir, des collages à outrance et une liste de lieux que je souhaitais visiter… Avant que la pandémie ne se déclare et ne mette à mal mes projets. Elle ne me plaît ni dans le fond, ni dans la forme et la voir me fait penser à ce que j’ai pu « manquer », cette année, par rapport à mes plans et objectifs. Elle est à repenser en mettant l’accent sur le texte, si possible en mettant en place des catégories distinctes pour assurer la lisibilité de la page.

Mon bullet journal de 2020 a pile ce qu’il faut de place pour le mois de janvier, je vais donc le finir avant d’entamer le suivant. Il s’agit de mon troisième bujo LEMOME, après le marron puis le noir, voici l’effet « bois ». Si le papier est d’aussi bonne qualité que les deux précédents, cette version-ci a un détail qui me chiffonne un peu : les pages sont détachables. Les maintenir bien à plat est un peu plus compliqué que prévu (la partie détachable ayant tendance à créer un pli) et, me connaissant, j’appréhende une utilisation un peu trop fréquente ou bien un gommage trop énergique, qui pourrait arracher les pages. Après, ça ne m’empêchera pas de l’utiliser, en veillant à ne pas reproduire ce choix à l’avenir. Le modèle est légèrement différent des deux précédents mais conserve la même épaisseur de pages ainsi que leur nombre : la tranche du carnet ainsi que le porte-stylo ne sont pas identiques.
Mon carnet 2021 commençant avec le mois de février, j’ai dû faire quelques changements, en enlevant janvier de mon calendrier annuel. Aussi, n’ayant pas la place de faire un récapitulatif de 2020 ni de janvier dans le précédent, ils se trouveront dans mon nouveau carnet, au tout début, pour réfléchir à l’année passée et à celle qui vient.

Cette nouvelle page m’a posé plus de problèmes que prévu, même si le rendu final me plaît. Pour tout vous dire, les pages détachables ne m’ont vraiment pas aidé. J’ai essayé d’aplanir la page avec du masking tape mais ça ne suffisait pas, il m’a fallu utiliser du papier kraft pour couvrir le centre et veiller à ce que les pointillés ne s’arrachent pas. Il est encore trop tôt pour en juger mais je commence à m’inquiéter : j’espère qu’ils ne m’empêcheront pas de réaliser les spreads que j’ai en tête ou que rien ne s’arrachera. Une erreur, plus esthétique, m’a poussé à ajouter un feuillet de note par-dessus, pour camoufler un « 2020 » un trop disgracieux à mon goût.

J’enchaîne directement avec mes lectures, une double page sur laquelle je suis beaucoup revenue dans mon bujo de 2020 et qu’il me fallait retrouver à chaque fois, n’étant pas vraiment signalée par un marqueur ou placée au tout début.

J’apprécie toujours le visuel de la page, bien qu’il s’il soit plutôt basique et que mes petits dessins de livres pourraient être améliorés. A vrai dire, j’aime sa simplicité. Je l’ai bien utilisée, même si mon objectif de 80 livres lus n’a pas été atteint cette année – il reste donc de l’espace sur la page.

Mon bingo n’était pas complété, le principe est à améliorer pour 2021 mais je compte bien le conserver et ajouter un espace prédéfini pour les livres audio. J’hésite à garder de la place pour retracer le nombre de livres lus par mois (bien que cette information se retrouve dans mes pages mensuelles) et mes favoris (que je ne différencie pas des autres lectures, dont je conserve peu mes impressions).

Cette page a été moins simple que ce à quoi je m’attendais. Je savais que je voulais des bordures noires, en rappel à ma page de 2019 mais, le rendu faisant brouillon et ne me plaisant pas, j’ai décidé de tout recouvrir avec du masking tape. Le repositionner a presque arraché les pointillés mais, avec un peu de colle, tout est resté en place. Le rendu est très simple, peut-être un peu moins agréable à l’œil que le précédent mais je m’y fais plutôt bien – la brillance aide ! Autre point : le noir, sur les bords, permet de la retrouver sans mal parmi les autres pages. Les lignes sont plus longues, pour me permettre de poser le numéro de ma lecture, le titre, son auteur.rice ainsi qu’une note. Je peux inscrire 68 livres, soit dix livres lus de plus par rapport à cette année. Cet objectif, plus raisonnable, me semble jouable, je croise les doigts !
J’ai ainsi ajouté, pour 2021, un espace pour écrire les titres de mes livres audio et un nouveau bingo, plus grand que le précédent. J’ai essayé quelque chose en jouant avec la superposition des lettres, avec différentes teintes et du métallique. Le tout reste simple tout en ayant plus de caractère. J’essaie d’être un peu plus ambitieuse. Il me reste de nombreux livres à lire et j’aimerai, au lieu d’en trouver et d’en lire de nouveaux, me concentrer sur ceux que je possède déjà et ainsi lire en priorité les titres que j’aurai inscrits dans les cases. Le but, cette fois, sera de noter en amont les titres des livres en question puis de ne les colorier que si le livre est lu, pour griser ceux qui, éventuellement, ne le seront pas. Je ne sais pas encore si je préfère utiliser une seule couleur pour tout ou par « ligne », bien que cela risque d’être plus difficile si je ne lis pas dans l’ordre. A voir !

Il y a, à côté, une page d’objectifs. Idéalement, elle aurait été située juste après les brain dumps de 2020 et 2021 mais, le tout fonctionnant par double-pages et ayant choisi de ne pas séparer mes lectures, elle se trouve ici. Ce n’est de toute façon pas bien grave, son utilisation reste la même. Après avoir mis en lumière les domaines et buts que je me donne pour la nouvelle année, je veux noter mes projets et objectifs et ajouter un système de barre de progressions pour voir mon avancée, les petits points de la page étant parfaits pour créer les cases.

Enfin, mon année (ou Year at a glance) ! Après quelques erreurs et bavures, là voilà. Elle commence donc avec le mois de février. En essayant d’apprendre de mes précédentes tentatives (il n’y avait pas assez de place pour les notes, je ne pouvais écrire qu’un événement par semaine, et encore), je me suis décidée pour une mise en page horizontale, avec le petit calendrier puis un espace pour noter mes événements et dates importantes. J’ai essayé de prendre le moins de place possible en supprimant les jours de la semaine et en simplifiant le tout. Il fait, avec le nom du mois, 8 points de large pour 6 ou 7 points de longs selon le nombre de semaines dans le mois (mes calendriers vont du lundi au dimanche). En théorie, pas d’erreur sur les dates… En tout cas pas dont je me sois rendue compte. Premier cafouillage : j’avais oublié de laisser de l’espace de notes pour le mois de décembre. Le masking tape vient camoufler une partie de mon cadre noir mais aussi essayer d’aplatir le journal malgré les prédécoupes qui m’ont un peu déboussolées pour cette page (la première que j’ai faite). L’espace restant m’a servi à écrire l’année en bas, sur du masking tape puis à ajouter un espace pour me remémorer mes trois grands objectifs de l’année – j’espère que les voir et lire régulièrement me poussera à m’y tenir.
La page de 2020 est peut-être plus « propre » visuellement, elle m’a aussi demandé beaucoup plus de temps. Je ne recherche plus la « perfection » mais l’efficacité, puis je dois dire qu’elle correspond plus à ma vision du bullet journal : personnel, imparfait, fait main. C’est en partie pour ça que je ne suis pas très emballée par le côté détachable des pages, qui peut pousser à arracher et à recommencer alors que vivre avec les « erreurs » est, à mon avis, bien mieux. Dans le pire des cas, il y a toujours la possibilité de coller quelque chose par-dessus pour essayer à nouveau, si besoin est.

Une nouvelle page, dans la même veine : un brain dump divisé en quatre catégories. Objectifs professionnels sur une page, personnels de l’autre. Diviser les thèmes et résolutions par catégorie aide à mieux les développer et à faire le point, ce que je compte faire sous peu. Il y a beaucoup de pages de « notes » pour 2021, mais elles sont nécessaires : je ne me passe plus de ce genre de spreads !

Si vous avez vu mes autres articles sur mes Bullet Journals, vous vous souvenez peut-être que je m’étais mise à créer des pages de « récap » (voir ma page d’octobre 2020, ici), où je résumais les événements marquants du mois, mes 3-5 chansons préférées ainsi que ce que je souhaitais mettre en avant pour le mois suivant. Comme ce spread ne prend qu’une page, je calculais à l’avance mes semainiers en alternant les spreads sur une ou deux pages pour que tout coïncide. Or, comme j’utilise désormais deux pages à chaque fois, j’ai décidé de tout regrouper et d’essayer de tout mettre sur deux pages. D’un côté, douze cases pour mes playlists, de l’autre, mes récapitulatifs mensuels, en espérant avoir assez de place en 5-6 lignes (ce qui devrait être possible en synthétisant un peu mes pensées) !

Après quoi, une double page vide, au cas où le besoin s’en ferait sentir. En 2018, j’avais déjà tenté l’expérience mais les pages étaient restées vides. Je compte sur moi pour leur trouver une utilité, en programme pour mes études comme en page de souvenirs, si l’envie m’en prends – ou, sait-on jamais, si mes deux pages de lectures ne suffisent pas.

Pour ce qui est du visuel, j’ai fait au plus simple, avec des bordures assez épaisses, principalement noires, tracées à main levée. Quelques accents de couleur ici et là avec du vert, du violet ou du doré ou de l’argenté mais rien de trop voyant pour que le tout reste neutre et bien lisible. Je n’avais pas véritablement de thème.

J’espère que cet article, bien qu’un peu tardif, saura vous être utile !

Souvenirs de Noël 2019 / vitrine et sapin

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Avec un an d’écart, comme de coutume, voici un condensé de mon noël passé, centré autour de la décoration du sapin et de la vitrine de noël.

Il s’agit de notre quatrième année (consécutive), j’espère que ces vidéos se poursuivront dans le temps. Elles font de formidables rappels et souvenirs. Redécouvrir les images, lors du montage, est toujours un plaisir. C’est ce sentiment étrange mais fascinant de se voir, de se reconnaître sans pour autant avoir en tête sa subjectivité passée. Etre cantonné à un point de vue extérieur, se voir face à du déjà vécu qui paraît bien lointain, essayer, enfin, de se rapprocher de son soi du passé. Et ça ne fait qu’un an ! Avoir accès à cette sorte de capsule temporelle m’est précieux, ma mémoire me jouant des tours. Ainsi, collectionner les noëls, les mettre en bouteille (en boule à neige ?), presque, est un exercice que je souhaite réitérer. Attendre un an avant de toucher aux images et entamer le montage de la vidéo lui ajoute du charme. Attendre noël pour s’y replonger, constater les changements, retrouver le familier, aussi. Je trouve que c’est une très belle façon de voir le temps passer, de l’arrêter aussi, un peu. Mieux l’appréhender pour mieux profiter du présent, en quelque sorte. Et en cette période, ce n’est pas de trop. Ce n’est pas le sujet, je ne m’y attarde donc pas davantage.

Ce sapin se voulait naturel, avec beaucoup de touches de bois. Pour les couleurs, nous nous sommes tournés vers du rouge et du vert, avec des tons chauds de jaune-doré, pour réchauffer le tout. Le nombre de guirlandes de couleurs est limité pour ne pas trop étouffer le sapin, va simplement masquer les zones plus vides où les branches n’ont pas été parfaitement dépliées – c’est un effet un faux sapin, bien que plutôt réaliste. Notre étoile de sapin est une de nos créations faites de branches ramassées en forêt. Elle est simple à faire, ajoute, à mon avis, beaucoup. Pour ce qui est des lumières, c’est assez simple : une guirlande clignotante aux tons chauds. La part belle est faite aux fausses pommes et aux figurines d’animaux. Une bonne observation révélera la réutilisation de créations des années passées.

Enfin : la vitrine ! C’est toujours la même chose, elle est chaque année plus grande, chaque année plus belle. Cette fois, ce n’est pas une activité en famille ou à plusieurs, mais pouvoir profiter de son décor jusqu’à fin janvier est un privilège dont je ne me lasse pas. C’est à nouveau l’œuvre de mon père, qui innove et se dépasse toujours au moment des fêtes. Le fameux village de noël est agrandi d’une montagne et d’un décor naturel, séparé entre un quartier ancien, une place de ville avec un carrousel et les hauteurs, le tout traversé par le train. Le détail des animaux et des promeneurs aide à rendre le tout plus vivant, fait rêver. Les images répétées de la partie droite de la vitrine, avec la grotte et le carrousel, révèlent ma préférence. Il faut dire que j’adore les lumières. Le dynamisme de plusieurs des figurines me fascine toujours autant… Et avec un an de recul, je peux d’ores et déjà annoncer que la prochaine est encore plus grandiose !

Avez-vous des traditions de noël ? À très vite !

[Revue] Le Tarot Mucha

A

Pour ce deuxième article de présentation de jeu de carte divinatoire, je vous présente un de mes tarots. Ce n’est bien sûr pas n’importe lequel, puisqu’il reprend l’imagerie du peintre et affichiste pragois Alfons Mucha. Très connu en 1900 et emblématique de la période Art Nouveau, son œuvre a été oubliée avec les guerres, commence à être à nouveau mise en avant, grâce à sa famille. Le Tarot ne reprend pas ses originaux mais est constitué d’illustrations fortement inspirées par ses créations. Le travail de recherche des illustrateurs est fabuleux et saute aux yeux, c’est un bel hommage à son travail, pas seulement d’affichiste connu mais aussi de peintre historique. Il est très agréable de reconnaître les œuvres ayant inspirées les différentes cartes.

C’est mon premier Tarot, trouvé sur internet et commandé, pour une trentaine d’euros aussi – le prix habituel pour des jeux manufacturés à grande échelle et possédant en moyenne entre 30 et 80 cartes. Les illustrations sont signées par Giulia F. Massaglia, Barbara Nosenzo, Pietro Alligo ainsi qu’Alessandro Starrantino. Les textes, en anglais, sont par Lunaea Weatherstone, qui écrit souvent pour Lo Scarabeo. Le jeu, publié pour la première fois en 2014, a connu plusieurs éditions – la boîte et la forme des cartes changeant. Il est encore trouvable et édité bien que les stocks commencent apparemment à diminuer – pas d’inquiétude, il reste encore simple à trouver pour le moment, et ce à des prix raisonnables, d’occasion comme neuf.

Très intéressée par l’esthétique Art Nouveau, j’ai choisi, connaissant bien l’œuvre d’Alfons Mucha, le tarot que je vous présente aujourd’hui, bien qu’il existe plusieurs jeux sur ce thème. Avec par exemple le Tarot Art Nouveau par Antonella Castelli, le Ethereal Visions Illuminated Tarot de Matt Hughes mais aussi le Golden Art Nouveau Tarot (Giulia F. Massaglia), l’Oracle Astrologique de Francesco Spurto et le Flowers of Love de Laura Tuan (je vous parlerai certainement de ces deux oracles, que je possède). J’en oublie certainement d’autres – la maison d’édition de cartes Lo Scarabeo possède déjà un bon nombre de références sur le sujet, dont la plupart des jeux mentionnés au-dessus !

Reprenant les codes du Tarot mais de la tradition anglaise (le Rider Waite), il reprend les 78 cartes habituelles, avec les 22 arcanes majeurs et les 56 mineurs. Les significations diffèrent avec, par exemple, le Tarot de Marseille, ainsi que les noms et l’ordre de plusieurs cartes. On y retrouve donc les « couleurs » des deniers (ou pentacles), des coupes, des bâtons et des épées.

Les cartes sont colorées, dans des tons plutôt chauds avec une dominante de jaune et d’orangé – bien que les nuances changent en fonction des « couleurs » (ce que l’on appellerait « famille » dans certains jeux de cartes à jouer), tout comme les contours des cartes. Elles sont très belles et assez claires, avec des fonds relativement simples. Les éléments sont là pour une raison, aident à l’interprétation et à l’analyse. Le recto des cartes reprend l’illustration principale du jeu avec un cadre floral ornementé, que je trouve de toute beauté – et qui fait encore une fois très art nouveau.

Le livret est disponible en plusieurs langues mais je préfère prévenir : la partie en anglais est bien plus développée que sa traduction (emphase sur le « bien » !). On passe d’une demi-page (dans le format du petit livret) à quelques mots ! Ci-joint deux photo pour vous permettre de comparer ce qu’il en est. Si les quelques mots peuvent suffire à cerner la carte, je trouve le déséquilibre dommage.

Le livret propose trois tirages de quatre cartes, en s’inspirant de la vie et des œuvres de Mucha. Les tirages sont intéressants, bien qu’ils restent assez simples ou habituels dans leurs thématiques.

C’est un jeu assez doux, moins capricieux ou fort en termes de caractère que le Belline. Il n’en reste pas moins juste et très agréable, tout particulièrement pour ce qui a trait à l’introspection et aux dynamiques en cours (au « futur proche »).

Pour ce qui est de la taille des cartes, elles sont à peu près aussi grandes que ma main, mais moins larges : elles tiennent bien en main, ne sont pas « trop » grandes. Les cartes sont légèrement brillantes (glacée), glissent et se mélangent bien. Elles sont souples et plutôt solides, même si à force de les utiliser, les angles, arrondis, commencent un peu à s’abîmer (rien qu’un point ne colle ne puisse réparer mais je préfère le mentionner).

Que pensez-vous de ce tarot ? Avez-vous des jeux de cartes à me conseiller ?