[Revue] L’Oracle Astrologique

A

Le tour d’horizon de mes jeux de cartes divinatoires (oracles et tarots) n’est pas terminé, je poursuis ici avec l’Oracle Astrologique, un autre jeu de la maison d’édition Lo Scarabeo, que j’avais mentionné ici pour son style Art Nouveau. Il se concentre, comme son nom l’indique, sur les signes astrologiques et les planètes. La première édition du jeu date de 2012, celle que je possède est de 2017 : il est encore imprimé à l’heure actuelle, ce qui en facilite grandement l’acquisition. Je ne connais, de nom, qu’un seul autre oracle se spécialisant sur l’astrologie, il s’agit du récent Numinous Astro Deck de Ruby Warrington et Bess Matassa – pas de traduction française à ce jour.
Attention, je possède la version anglaise (le livret étant en anglais, italien, espagnol, allemand, français et russe) qui diffère pas mal de la version française (livret seulement en français, tons plus mutés et fades des cartes, pas d’holographique et la bordure argentée en dorée). Pour s’y repérer, c’est très simple : sur la version française, le croissant de lune est doré (la présence du titre traduit étant un indice non-négligeable). Le livret faisant dans les cinquante pages, il me semblait plus développé que la traduction que je possède (dans les trente pages) mais après vérification, grâce à ce site, les messages sont les mêmes, c’est une question de mise en page. À vous, donc, de faire votre choix en fonction, principalement, de vos goûts esthétiques.

Les vingt-deux cartes sont donc séparées en deux catégories : les douze signes d’un côté, les dix planètes de l’autre. Le nombre de cartes est donc limité, ce qui justifie un prix plus doux : dans les vingt-trois euros en général (quand même !). S’il aurait pu être intéressant d’ajouter d’autres phénomènes astrologiques et astronomiques (comme les différentes phases de la lune, par exemple), le jeu fonctionne très bien ainsi. Bien qu’il ne soit pas nécessaire de bien s’y connaître en astrologie pour s’en sortir et pouvoir l’utiliser, connaître les bases ne fait pas de mal.

Les cartes reprennent donc les cadres courbes et floraux chers à l’Art Nouveau. Les silhouettes et leur structure rappellent beaucoup les affiches d’Alfons Mucha, avec son détail pour les drapés ainsi que pour les étoiles. Pour ce qui est des signes astrologiques, il y a la silhouette représentant le signe, son nom en haut à gauche, son symbole à droite puis, vers le bas, dans un encadré argenté métallique, son emblème. Les cartes des planètes reprennent le tout avec un rappel du nom en bas et un cadre reprenant en fond des végétaux et éléments naturels associés. De nombreux éléments sont métallisés, font ressortir les détails des cartes.
Les cartes sont colorées, le fond vert pâle à bulle se mariant très bien avec les différents tons des cadres utilisés, qui en ressortent davantage.

Quatorze cartes sur vingt-deux représentent des femmes (soit tous les signes astrologiques, la Lune et Vénus). J’ai conscience, avec du recul, que ces images, bien que belles et bien exécutées, sont très peu inclusives (pas que l’Art Nouveau, à ma connaissance, l’ait vraiment été) : les corps se ressemblent, sont blancs et fins. J’apprécie la variété, recherche désormais des jeux avec davantage de représentation. Je tenais à souligner cette uniformisation des corps, bien trop commune dans les milieux ésotériques et artistiques. Libre à vous de prendre ou non en compte ma remarque.

Elles sont grandes (12,5cm) et assez larges (presque la totalité de ma main), ce qui rend le mélange un peu plus difficile qu’avec d’autres jeux. Les cartes sont brillantes, ont un côté plastifiés, en très bien fait pour le coup. Elles ont une bonne épaisseur qui devrait leur permettre de durer dans le temps et sont semi-souples, elles glissent donc très bien et, ratio main-carte mentionné mis à part, sont agréables à mélanger.

Une fois de plus, les textes (en anglais) sont de Lunaea Weatherstone, que l’on retrouve très souvent sur les jeux de carte de l’édition Lo Scarabeo. Les dessins sont d’Antonella Castelli, qui est spécialisée dans le style Art Nouveau. Les traductions ont été confiées à Francesco Spurio.

Ce qui m’a poussé à choisir la version d’origine (en anglais) : l’holographique. Bon, avoir les mots d’origine et non la traduction (qui est aussi présente, en bonus, selon mes humeurs) a aussi motivé mon choix. Les cartes comme le livret et leur boîte brillent, c’est un véritable plaisir de les incliner pour faire ressortir ses accents métalliques. Autre ajout : les tranches ! La photo ne leur rend pas justice mais elles sont argentées. Il s’agit pour l’heure de mon seul jeu avec des tranches métallisées et je regrette presque que le jeu ne soit pas plus conséquent pour en voir davantage.
Mes seules incompréhensions, d’un point de vue visuel : le dos des cartes est jaune-doré, quand le motif, repris sur le livret et la boîte, est teinté en bleu-vert. Les deux versions sont très belles, oui, mais je trouve qu’elles ne se marient pas si bien que ça. Pourquoi ne pas tout garder en jaune ou bien en vert ? Les deux auraient été intéressants, à mon sens. Je n’apprécie juste pas tout à fait ce mélange mais n’ayant pas de solution, je vais bien (je l’espère) finir par m’y faire. Le vert de l’emballage sert peut-être à différencier le jeu des autres oracles ou tarots Art Nouveau, généralement en beige ou en jaune ? Je vais me contenter de cette hypothèse, faute de mieux. Aussi, je regrette que le cadre extérieur soit blanc et non métallique – mais ce n’est qu’un détail.

Comme vous pouvez le voir avec la comparaison des présentations des planètes Mars et Jupiter en anglais puis dans leur traduction française, le nombre de mots décroit. Il ne s’agit plus de paragraphes rédigés mais de mots-clefs. Si ce qui était énoncé est trouvable simplement dans les représentations des Dieux éponymes, il est quand même dommage de réduire à l’analyse en français. D’un autre côté… La version anglaise ne me semble pas des plus compliquées à traduire – encore faut-il avoir le vocabulaire, je le sais bien. D’un autre côté, les informations données en français suffisent à interpréter les cartes. Sur une autre note, je trouve dommage que la version complètement française n’aille pas plus loin (d’après ce que j’ai pu en voir) pour compléter ce qui manque ici dans la version anglaise-multilingue.
En dehors de ça, la traduction, bien que succincte, n’est pas mauvaise. Et le livre, dans sa version d’origine, est bien pensé.

Le livret est composé d’une présentation rapide de l’astrologie (une courte explication du fonctionnement des signes-étoiles) puis de chacun des signes, de leur élément et de leurs caractéristiques. Cette partie est claire et rapide, donne suffisamment d’informations pour que les cartes aient du sens sans non plus étouffer le lecteur ou le décourager. À la suite, de la même façon, les planètes. Ces dernières sont un peu plus développées. Après quoi, le moment où tout se corse : les maisons du zodiaque. Cette partie mériterait d’être un peu plus détaillée – étonnement, la version française est plus claire et longue sur ce point. Les différentes maisons sont à leur tour décrites, pour proposer un tirage de carte reprenant les codes de la charte astrale. Il est bien sûr possible de tirer les cartes une à une, en se référant à leurs différentes descriptions. Deux autres possibilités dans le livret : les messages croisés. Qu’il s’agisse de deux cartes planétaires ou d’une de ces cartes avec une carte signe, il y a de courts messages synthétisant le mélange des deux énergies et symboles. La version française ne propose pas de message pour les tirades de deux cartes planétaires.
Les tirages proposés sont intéressants (surtout celui de la charte, assez conséquent, long mais très original et en même temps précis), d’autant plus que l’essence du message à retenir est déjà prête. Un regret : qu’il n’y ait pas de messages pour deux cartes signes. Il est aussi agréable de choisir d’en lire davantage sur les cartes et signes pour aller plus loin, si l’envie se manifeste.

C’est un jeu qu’il m’a fallut apprivoiser – son thème, qui me fascinait, m’intimidait un peu. Ayant pris le temps de faire quelques recherches, il me parle bien plus et je tire ses cartes très régulièrement. Les messages croisés sont très pratiques pour un tirage rapide. Pour les faciliter, je ne mélange pas, la plupart du temps, les deux types de cartes : mes tirages se font donc en deux fois. Les cartes sont très belles, plus je les regarde et plus je remarque de détails intéressants et symboliques. Les ajouts d’argenté, un peu partout, sont très bien pensés et faits. Le centre des fleurs, en fond, brille légèrement. C’est cette attention au détail qui m’encourage à le présenter. Ce deck est très bien pensé, fait, à mon sens, un très bon travail en associant astrologie et cartomancie.

Le possédez-vous ? Si non, qu’en pensez-vous ? Connaissez-vous d’autres jeux sur le sujet ?