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Un article plus différent, qui abritera mes réflexions et qui, je l’espère, se révélera digne d’intérêt !
Pour certains, la chute des feuilles et le rafraîchissement plus ou moins graduel des températures, ainsi que la grisaille environnante est synonyme de déprime. Au contraire, pour moi, c’est sa finitude qui m’ennuie.
L’automne est et, je l’espère, restera ma saison préférée. Elle annonce la fin d’année, des moments au chaud et entre proches, où faire plaisir est aussi agréable que de se faire plaisir. C’est une période particulière, commerciale peut-être, dans un sens, mais beaucoup plus profonde pour moi.
La grisaille donne des envies d’hibernation, de prendre soin de soi et de ses proches, de vivre plus doucement, en prenant le temps d’apprécier les choses, enfin, « de vivre », tout simplement. Elle nous fait aussi aimer les éclaircies, nous fait sourire devant un ciel bleu ou une percée de soleil dont nous commencions à nous lasser, ou bien que nous prenions pour acquise. La pluie, ses bruissements et son odeur, sont un cadeau non-négligeable, qui, pour peu d’être assez couvert, n’a que du positif.
Les arbres, la nature tout entière se parent avec les jours de rouges, d’oranges, de marrons et de jaunes, de toute la palette et les nuances de fauves qui soient. Le monde vit avec plus d’éclat, se montre brûlant, passionné, superbe, avant un déclin plus marqué. Voir, collectionner, mais aussi marcher sur ces feuilles est un véritable plaisir que j’aime par exemple à renouveler. Se balader en forêt ou dans tout lieu plus naturel pour assister aux changements progressifs, tout en en profitant pour ramasser marrons, châtaignes et glands est ce qui peut véritablement changer, illuminer une de mes journées.
C’est l’époque de l’année où tout ce qui est doux et chaud est mis à l’honneur, où l’on peut sortir enfin écharpes et foulards, se montrer frileux à souhait. Anticipant toujours la période, que je prétends commencer en août – avec les récoltes, soit l’automne dit « météorologique », je ne la vois finir, au contraire, qu’à la mi-décembre, me référant cette fois-ci à la date « officielle ». Vivant plutôt bien avec mes contradictions – sinon hypocrisies ?, le passage du mois d’octobre à l’automne, disons, « pré-hiver », est toujours douloureux. C’est la fin de l’anticipation et du jour d’halloween, un après où tout est plus frais et plus fade, moins orangé et vif. Le temps passe, les fêtes sont déjà terminées et un quotidien plus banal se met en place. Il n’est plus question de préparer et de prendre soin de soi, le monde vous rappelle à l’ordre et une nouvelle attente commence.
C’est aussi le moment où certains, dès les premiers jours de novembre, passent à l’hiver et à noël. Si je prolonge plus ou moins complaisamment ma saison préférée, je comprends le phénomène, sans pour autant en approuver la mise à exécution ici. Commencer à préparer et à profiter de l’atmosphère des fêtes « en avance » n’a rien de négatif ou de répréhensible, bien au contraire. Passer d’une fête à l’autre en quelques heures de différence, faire une brisure nette entre une période et l’autre, les isoler et leur proscrire la présence de l’autre, déjà plus. Il n’y a rien de plus violent à mon goût que les préparatifs d’hiver alors qu’octobre n’est pas terminé. Attendre son lendemain est donc mieux, oui, mais reste un sursaut trop vif pour m’être naturel. Je veux bien vivre avec mon temps et les saisons – ou du moins essayer, mais laissez-moi m’adapter, me remettre, en quelque sorte, d’un petit deuil. Après une dizaine de jours pour finir dignement la période post-halloween, et quelques jours supplémentaires neutres, enfin glisser doucement vers un automne plus « noël », cependant, me va tout à fait. Malheureusement empêtrée dans mes contradictions, la part de moi qui voudrait décorer à nouveau mon habitat entre le 20 et le 25 du mois se retrouve bloquée par une date importante : mon – notre ! – anniversaire, qui tombe pendant l’automne du calendrier, et surtout, qui signe pour le coup les dernières semaines officielles de la saison. Il m’est alors impossible de sortir le grand jeu – sapins et guirlandes – tant que le jour n’est pas passé. Difficile de profiter tout à fait de la période de noël, en ce cas, ou tout du moins de s’en lasser, si l’on veut voir les choses de cette façon, mais mon calendrier personnel n’étant pas encore définitif, j’entends prolonger l’espérance de vie des décorations et autres musiques de circonstance – un certain album de Michael Bublé tournant de novembre à septembre, sinon davantage !
Voilà donc ma position concernant la magnifique saison qu’est l’automne.. Plus le temps passe et plus je me demande comment retenir, conserver avec moi ce qui rend cette saison si « magique ».. Vivre en automne toute l’année me tente bien, et je me suis décidée, dans ce sens, à toujours privilégier, dorénavant, le confortable et l’agréable, dans une petite tentative quotidienne de faire donc durer encore la période de l’année.
Quel est votre rapport aux saisons ? Avez-vous une période de l’année préférée ?