[Cartomancie] Commencer à se tirer les cartes : tour d’horizon et conseils

A

Je vous retrouve aujourd’hui pour ce qui me semblait être une suite logique de mon article sur Comment choisir son jeu. Une fois les cartes arrivées, il faut bien commencer quelque part ! Je vais essayer de traiter les différents sujets que j’ai pu voir revenir autour de moi et dans ma propre pratique mais s’il vous reste des questions (et c’est même probable), n’hésitez pas à les poser en commentaire ou sur Instagram, selon vos préférences. Le but n’est pas de définir de nouvelles normes, des codes ou des obligations mais de proposer des pistes et alternatives, de donner des conseils pour s’approprier son jeu de carte et développer sa pratique en cartomancie. Il n’y a bien sûr pas qu’une seule voie ou qu’une manière de faire, ce que je souhaite mettre en avant en particulier avec certains thèmes. Je vais tenter une semi-exhaustivité et d’être aussi claire que possible. J’en profite pour ajouter des ressources en fin d’article !

Première question : Purifier ou non ses cartes ? Si oui, de quelle manière ?
Si vous êtes familiers avec ma pensée, vous savez peut-être que je suis plutôt en désaccord avec ce qui est devenu une norme et un « passage obligatoire ». J’en parle plus longuement ici et une vidéo de Valiel est disponible sur le sujet. Pour vous épargner une relecture, je simplifierais ma pensée en ces mots : l’acte de purification est un grand nettoyage, qui implique une souillure ou une énergie dite « néfaste ». Si le jeu est neuf, qu’y a-t-il à enlever ? S’il ne l’est pas, ses énergies vous déplaisent-elles vraiment ? Le but n’est pas de toujours tout purifier et de prendre le risque d’abîmer ou d’endormir l’esprit du jeu, il est, à mon sens, préférable de se poser la question, de voir ce qui est possible ou non. L’objectif étant bien de développer sa pratique et de se familiariser avec le jeu de cartes en question, je pense qu’il est plus intéressant de le laisser s’exprimer et de ne pas chercher à le faire fuir en voulant « remettre à zéro » les cartes (en les purifiant). Une visualisation peut-elle suffire et remplacer une fumigation (très abrasive) ? Je n’ai pas la réponse, elle dépend de vos perceptions, intuitions et circonstances. Toujours est-il que l’acte de purification, par le sel comme par la fumée, ne devrait pas être vu comme obligatoire, comme un indispensable ou comme une base de travail. Une suggestion – à prendre ou à laisser : demander au jeu s’il nécessite ou s’il aurait envie d’être purifié, et de quelle façon (en attendant une réponse positive ou une réponse négative). La réponse pourrait être floue, mais, dans le doute, j’imagine que demander son avis ou sa permission ne peut pas faire de mal.

Deuxième point : Comment se connecter aux cartes ?
Personnellement, j’aime prendre le temps de garder le jeu en main, de le déballer et de voir chacune des cartes, de voir son fonctionnement, son éventuelle structure. S’il dispose d’un livret, je vais aussi m’y pencher, surtout s’il y a une introduction ou une partie explicative qui présentera le jeu : j’essaie de m’informer et de le connaître. Après quoi, je prends généralement le temps de me tirer au moins une carte, pour entamer notre travail ensemble et mêler nos énergies. Il n’y a bien sûr pas de meilleure façon de faire qu’une autre et il ne s’agit que de ma pratique. Il existe des tas de tirages, spontanés comme plus précis. Aussi, je pense qu’il n’y a pas de secret : plus on tire les cartes et plus on gagne en confiance, en apprenant à lire les différents symboles et à se familiariser avec le système du jeu. Vous pouvez commencer en vous aidant d’un livret ou d’un guide, essayer, ou non !, de le mettre de côté ou de compléter ses instructions avec ce qui vous passe par la tête : une image peut déclencher une image ou un message particulier. Se tirer régulièrement les cartes aide, forcément. Je recommande donc du temps et de la patience, un peu de curiosité et d’envie. Un autre point : parfois, les jeux ont un message très précis (sur le moment ou non) à nous apporter, ce qui peut se retranscrire par le tirage très régulier d’une seule et même carte. Pour pouvoir se rendre compte des doublons ou d’un motif récurrent (et voir sa fréquence), garder des notes ou des photos de vos tirages peut aider. Je préfère pour ma part prendre en note les messages, pour pouvoir m’y référer plus tard, mais aussi pour pouvoir découvrir des thèmes généraux et des liens entre mes différents tirages et jeux de cartes. Dans mon expérience, des sessions de tirages peuvent se recouper et s’harmoniser pour décrire un même thème. Si vous avez besoin de vous « motiver », des tirages, ponctuels ou sur plusieurs jours existent, il y a même des « challenges », qui pourraient vous aider à tirer plus souvent vos cartes et à passer du temps avec. Après, si tirer une fois par mois ou par semaine vous suffit, acceptez-le, il s’agit là de votre rythme et de votre pratique, il n’y a aucune honte à avoir sur ce sujet ! Nous n’avons pas besoin de nouvelles normes et d’une nouvelle course à la productivité en matière de spiritualité.
Pour aller plus loin sur l’idée du « journal » de cartomancie, un post de Deborah Denny (@lame.defond sur instagram)

Troisième point : Faut-il « couper » les cartes ?
« Couper » veut dire séparer en deux tas les cartes. C’est souvent ce qui est montré quand on parle de cartomancie, notamment avec l’image de la « diseuse de bonne aventure ». Certaines personnes aiment séparer les cartes pour n’en étaler qu’une partie, pour s’assurer de leur bon mélange ou choisir la carte du dessus ou du dessous. À vous de voir ce que vous préférez ou non ! Il n’est en tout cas pas obligatoire de procéder de cette manière. Elle est parfois recommandée quand on tire les cartes à une autre personne, pour l’impliquer et transmettre son intention aux cartes. Vous pouvez aussi très bien laissez la personne étaler et choisir ses cartes, les étaler pour elle, lui laisser le jeu en main avant ou même laisser le hasard ou la numérologie désigner sa carte. Il n’y a pas de règle, seulement une grande variété de possibilités !

Suivi de : Comment mélanger ses cartes ?
Je connais plusieurs façons de faire, que je présente ici. L’une n’est pas intrinsèquement pire ou meilleure qu’une autre – et il vous appartient de créer votre manière de faire ou variante. Le but étant de bien mélanger les cartes – pour échapper à la remarque sceptique du « c’est un simple hasard, c’est juste mal mélangé, ça ne veut rien dire » et être mieux réceptif au message des cartes, quand ses dernières se répètent ou se suivent.
Il est possible de battre les cartes, simplement en extrayant de petits paquets de cartes et en les redistribuant à d’autres endroits dans le tas, mais aussi de faire un « riffle-shuffle ». Cette deuxième manière demande de l’entraînement et comporte plus d’étapes : couper le jeu en deux tas puis les rapprocher pour les mêler une sur deux – ne me demandez pas comment, j’en suis incapable. À savoir : certains jeux de cartes sont fragiles et peuvent s’abîmer plus rapidement avec cette méthode. Vous pouvez aussi former différents tas avant de les redistribuer et de les remélanger ou même étaler les cartes sur une surface lisse avant de les brouiller / éparpiller ! Ces deux dernières méthodes peuvent vous aider à bien mélanger un jeu encore ordonné (je pense à un Tarot) ou si les cartes sont un peu trop grandes pour être bien prises en main. N’hésitez aussi pas à les mélanger dans le sens de la largeur ou de la longueur, selon vos préférences.

Quatrième : Quelle main utiliser pour étaler / choisir les cartes ?
Pour certains encore, il convient de n’utiliser que la main gauche, dite « du cœur », pensée plus réceptive et intuitive que la main droite. Dans les faits, je pense qu’il peut être intéressant d’utiliser sa main non-dominante, pour faire plus attention à ses perceptions et sortir de ses habitudes et du quotidien. À nouveau, c’est une question d’habitude et d’envie. Votre tirage ne sera pas moins vrai ou moins bon selon la main utilisée ! Je pense qu’il faut davantage se concentrer sur son intention et sur son lien avec les cartes que sur sa façon de faire.

Cinquième question : Quel usage ?
Là encore, le sujet est vaste. Tout le monde ne se tire pas les cartes dans le même but, il y a une grande variété d’usages. Le tirage peut accompagner un rituel, une méditation, répondre à une problématique, de la divination, de l’introspection, faire office de rappel visuel pour essayer d’habiter et d’invoquer ce qu’une carte représente, pour déclencher une canalisation, et même de l’écriture automatique (fictionnelle / créative ou non : guidance, introspection, message du divin ou des guides, …) et j’en passe ! S’il est plus courant de tirer les cartes pour répondre à des interrogations et faire de la divination, vous n’avez pas à vous cantonner à un usage strict et unique.

Sixième point : Comment tirer les cartes ?
Je commence à me répéter mais il n’y a pas de façon de faire qui soit plus correcte ou plus universelle qu’une autre. Débuter est intimidant, oui, mais il n’y a pas de risque ou de mauvaise façon de faire. Dans ma pratique personnelle, j’ai mis au jour plusieurs points qui m’aident. D’abord, je salue toujours mes cartes quand je vais les utiliser, je remercie la carte tirée et le jeu, pour son message. Quelques exemples, en vrac : les prendre dans ses mains, les mettre au niveau de son cœur, visualiser un « éveil » de l’énergie ou que les vôtres se lient, tapoter, attendre que ses mains « chauffent », les embrasser, et j’en passe. Le but, pour moi, est de traiter avec respect l’esprit du jeu ou de vos guides, de ne pas les cantonner à un rôle de matière morte et « d’objet ». Cette pensée découle de mon point de vue animiste, qui, j’en suis consciente, n’est pas celui de tous. Je l’invoque ici pour proposer cette façon de faire, vous êtes toujours libre de l’intégrer ou non dans votre pratique.
Il est ainsi possible de créer des mouvements et des moments « rituels », la répétition aidant, je trouve, à sortir du quotidien et à se concentrer sur ce qui a lieu. Certaines personnes apprécient ainsi de méditer ou de faire des exercices de respiration avant, pour se détendre. D’autres pourraient ouvrir un cercle ou suivre des méthodes type « crystal countdown » (ce que fait Laurie Cabot, un mélange de respiration et de visualisation axée sur les couleurs et les emplacements des chakras). À chacun et à chacune ses envies et ses besoins. Après avoir testé plusieurs manières de faire, j’ai découvert que le résultat ne changeait pas – pour moi. Toutes les méthodes sont, à mon avis, bonnes. Le but est simplement d’être présent sur le moment et de ne pas être trop crispé, nerveux ou fatigué. Il n’y a pas de règles en soi !

Ensuite, venons-en aux fatidiques questions du tirage : que ou quoi demander, et comment ?
Si certaines personnes ont des questions précises en tête, restreintes (demandant un oui ou un non) ou mêmes larges (demandant une réponse construite et plus développée), d’autres auront un thème ou une vague idée en tête. Il est possible de penser à son sujet en tenant les cartes, en les mélangeant ou en les étalant, de le dire à voix haute, de l’écrire… Les possibilités sont multiples ! Parfois, il n’y a rien de tout cela. Il est aussi possible de ne pas orienter les cartes, de les laisser faire remonter ce qu’elles pensent nécessaire. De toute façon, certains jeux ou certaines réponses s’imposeront, dévieront parfois des questions posées pour mettre en avant ce qu’elles ont décidé de dire.
Pour compléter, un post de Deborah Denny (@lame.defond sur instagram).

Enfin, un point d’importance : comment choisir sa (ou ses) carte(s) ?
La réponse est, vous devez vous en douter, plurielle. J’ai entendu parler de plusieurs choses, que je vais nommer ici – la liste ne sera pas exhaustive. Je suis persuadée qu’il y a beaucoup d’autres façons de faire. Le but n’est pas d’imposer des pratiques mais de vous pousser à expérimenter pour trouver et définir ce qui vous convient. Quand les cartes sont étalées (ou mélangées sur une surface) et qu’il faut faire son choix, que peut-on faire ? Certaines personnes sauront, au regard, la carte qu’il leur faut. L’intuition peut se faire passer pour un hasard, toujours est-il que si vous tirez une carte, c’est pour une raison. Il n’y a pas de tirage raté – le message se révélera peut-être plus tard, s’il est trouble. N’hésitez pas à creuser, à tirer une carte de plus pour essayer d’en éclaircir ou d’en développer le sens. Pour d’autres, la carte sera brillante ou attirante, sera comme mise en évidence (avant ou après un creux, la première ou la dernière, une carte s’étant retournée toute seule, plus haute ou plus basses que les autres, etc). Pour d’autres personnes, il faudra passer la main au-dessus des cartes pour « sentir » la « bonne ». Que la carte fasse chauffer ou « pétiller » la main, qu’elle semble être chaude ou « pulser », il s’agit d’un signe et de votre façon de percevoir les énergies des cartes. Une manière n’est absolument pas meilleure qu’une autre et nous pouvons même en changer ou les mêler. Ce qui compte, c’est de recevoir notre message. Je suis absolument contre les dogmes et les « how to », qu’ils soient sceptiques ou non. Nous sommes tous et toutes différents, les jeux aussi. Les manières de faire sont multiples, et non, choisir sa carte n’est pas juste un hasard ou, au mieux, une synchronicité. Mon avis est sur ce point tranché : oui, il y a du divin, du magique, de l’au-delà et de la spiritualité dans la cartomancie. Nier tout un pan de son histoire et de sa réalité… Très peu pour moi. Il est donc possible de ressentir quelque chose en choisissant sa carte, de « ressentir » et de savoir laquelle prendre. Ce n’est pas seulement une histoire de suggestion et de psychologie, même si les cartes peuvent être un bon moyen de créer un dialogue, avec l’Autre comme avec soi, pour se voir plus clairement.

Pour continuer à se lancer, continuer à se tirer les cartes et développer son lien, je vous propose quelques exemples de tirages – il n’y a pas d’obligation ou de nécessités, j’expose ainsi simplement ma pratique, dans l’espoir que certaines pistes puissent vous inspirer et vous aider à sauter le pas !

Il y a pour moi deux possibilités, déjà : mettre en place un (ou des) tirage(s) régulier(s). Par exemple la carte du jour / du mois / de la semaine / de la saison / de l’année, etc. Vous pouvez utiliser un tirage par jeu de carte ou les faire varier, ce n’est qu’une idée. Le but, dans ma pratique, est de tirer les cartes et d’utiliser mes jeux, pour développer mes liens à mes jeux et poursuivre ma pratique. De cette façon, il peut être intéressant de voir les différents moments / passages de votre vie, de voir leur évolution et les différentes guidances et messages des cartes. Ensuite, il est possible de tirer ses cartes de manière ponctuelle et/ou spontanée : en effectuant un tirage selon une problématique ou un événement précis, en suivant un challenge ou un tirage trouvé sur internet, par exemple. Je recommande de changer parfois ses habitudes, pour ajouter de la nouveauté et découvrir, potentiellement, de nouvelles facettes de ses cartes. Je m’explique ! Je possède un Tarot de Marseille (l’édition de Grimaud), qui, en tirage d’une carte, est parfois assez abstrait ou sec. Après avoir essayé un tirage à cinq cartes, j’ai été troublée par sa justesse et par sa réponse, bien plus cordiale qu’à l’accoutumée. Parfois, développer un lien avec ses cartes demande de changer ses façons de faire ou ses habitudes : il est possible d’avoir de bonnes surprises, et par exemple d’arriver plus facilement à se lier et à communiquer avec un jeu. Il n’y a bien sûr pas de ratio imposé ou de meilleure possibilité.

Exemples de tirages « simples » ou courants : message/contexte/énergie du moment (une carte), Chemin/Obstacle (deux cartes), Energie et Mise en pratique / approfondissement (deux ou trois cartes), Passé-Présent-Futur (trois cartes)… – Le nombre de cartes varie selon le niveau de détail et de précision souhaités ou bien selon le nombre de questions ou de « prompts »/d’énoncés ou d’instructions.

Où trouver des tirages : il y en a de plus en plus de disponibles, sur internet notamment. Initialement, la plupart des livrets de jeux proposent des tirages. Vous pouvez aussi créer vos tirages selon les besoins et les questions qui vous préoccupent. De plus en plus de contenus, qu’il s’agisse d’articles de blog ou sur pinterest ou instagram par exemple, en proposent – une liste vous attend en fin d’article !

Je conseille aussi le tirage Speed Dating d’Iria Del et / ou le tirage (en français toujours) « Face to Face » de @tarot-et-potins, qui cherchent tous les deux à développer votre lien avec votre jeu, en apprenant à connaître ses goûts, expertises et envies. Je préfère attendre une ou deux semaines avant d’effectuer l’un ou l’autre de ces tirages, en manipulant d’abord régulièrement mon jeu pour me faire un avis et m’y connecter – il s’agit là encore de ma façon de faire personnelle. Vous pouvez ou non suivre ces tirages, comme vous pouvez créer votre propre variante avec les questions et thèmes qui vous semblent importants.

J’espère que ces informations sauront vous faire réfléchir et vous donner envie ! Dans tous les cas, votre pratique est importante, qu’elle soit nouvelle, en reprise ou ancienne ! Et, juste pour le plaisir, je me permets une dernière répétition : il n’y a pas d’obligation, juste des possibilités ! Je vous laisse avec des propositions de tirages en ressource.

Ressources tirages :
Vous pouvez retrouvez une partie des tirages que j’ai testé sur Instagram en regardant ce tag : #tiragecrapaudlunaire
Réflexion sur « On doit toujours couper avec la main gauche » de Pauline Mizon (@larcaniste sur Instagram)
Réflexion « Les Choses qu’il faut absolument faire avec le Tarot » de Deborah Denny (@lame.defond sur instagram)
Quelques pistes pour commencer à travailler avec les arcanes majeurs du Tarot, par Deborah Denny (@lame.defond sur instagram)
Des astuces pour interpréter les cartes par Deborah Denny (@lame.defond sur instagram)
La Banque de Tirage de Valiel – Sur le Seuil (avec des traductions de tirages anglais !)
Les Tirages d’Aurélie Javey – Le Chaudron d’Auré
Les Tirages de CathouTarot (dont la traduction de son tirage Self-Expression sur Little Red Tarot)
Les Tirages d’Iria Del sur Eaux Cultes
Les Tirages de Mrs.Kuartz (ainsi que sa formidable base de donnée sur les cartes de Tarot)
Les Tirages et Bilan Tarot de @lestarophiles
Les Tirages de @clear_the_deck
Les Tirages de @June.moonochromy
Les Tirages-histoires de @Domusterra
Pinterest (épingle de Terrorem.vitriol)
(Anglais) Les Tirages d’Asali sur Instagram
(Anglais) Les Tirages de Threads Of Fate sur Instagram

Ainsi que des tirages particuliers :
Le tirage « May the 4rth be with you » de @clear_the_deck
Le Tirage des Métamorphoses de @Walderya1
Le Challenge #TarotPolar de @loa_strega
Le challenge #SummerSpirit de @loa_strega
Le Challenge des Plantes Printanières de @matin.sauvage
La Traduction du Tirage Self Care d’Asali par Valiel
(Anglais) Tirage « Self Expression » de CathouTarot sur LittleRedTarot
(Anglais) « Monthly Intuitive Planning » de Biddy Tarot
Le tirage de la Créativité de @Tarot_psycho
Le Tirage « Planter ses Idées » de @Mysticsmoons
Tirages Shadow Work d’Aurélie Javey – Le Chaudron d’Auré
Tirage « Acheter ou non un livre » – Terrorem.vitriol
Tirage « Rencontrer son tatouage » – Terrorem.vitriol
Le Tirage du surmenage de @clear_the_deck
Le Tirage de l’Arbre de @clear_the_deck
Le Tirage #FuckthePatriarchy de @clear_the_deck
Le Tirage de l’Empoisonneuse de @de.brume.et.de.seve (Eryn Lyblace)
Mes propres tirages, sur le blog ou sur instagram sous #abhtirage

[Cartomancie] Débuter, choisir ses premiers jeux et les différentes options : Oracles, Tarots, Lenormands…

A

Cet article me trotte dans la tête depuis un petit temps déjà… Je suis contente de le mettre enfin en mots ! Présenter mes jeux de cartes, c’est bien, proposer des tirages, aussi, mais présenter le pourquoi du comment, c’est peut-être mieux ! Je vais essayer de condenser mes idées pour faire un petit tour d’horizon de ce qui existe et de mes astuces pour trouver le jeu de carte qui vous corresponde, en mettant en avant mes différents critères et étapes avant de passer le pas. Il s’agit bien sûr de conseils, pas d’obligations, nous sommes différents, nos sensibilités ne seront certainement pas tout à fait les mêmes. Je vous les propose quand même, avec une réflexion introductive sur le sujet assez massif de la cartomancie, dans le but de, peut-être, casser certains clichés et mettre en avant les enjeux actuels.
Si vous avez déjà plusieurs jeux de cartes (oracles comme tarots) ou que vous n’en avez pas (ou qu’un), le but de cet article sera de vous laisser quelques informations supplémentaires et une meilleure compréhension de vos attentes. Parce que oui, c’est comme pour tout : il vaut mieux commencer par l’éternel « pourquoi ? ».
Si l’image traditionnelle des cartes se trouve dans la tente d’une « bohémienne », les choses ont bien changé et, en plus de pouvoir se faire tirer les cartes assez simplement, via des boutiques sur Etsy par exemple ou des sites plus spécialisés, on peut se tirer nos cartes nous-mêmes. Geste qui demande un peu de temps, d’ouverture et d’étude, oui, mais qui ne peut, à mon sens, que valoir le coup.

Un dernier mot avant de démarrer : comme pour tout, j’essaie de faire travailler ma conscience et mes « besoins ». Oui, le mot est certainement trop fort pour le sujet, mais il retranscrit bien ce que j’en pense. J’ai beaucoup d’envies de cartes. Beaucoup, beaucoup, beaucoup trop. Ce « trop » est subjectif, il m’est évidemment propre. Et je ne suis pas là pour juger vos potentielles possessions ou non, là n’est pas la question. Si vos jeux vous parlent, vous font du bien et qu’ils vous permettent d’aborder différents sujets et que vous avez plaisir à les utiliser, c’est parfait. Si vous avez plus de mal avec certains jeux, je vous conseillerais de changer d’approche, de persévérer, d’apprendre à les connaître, de faire plus de tirages, peut-être en variant les nombres de cartes, etc. Ecoutez-vous, surtout, si vous le pouvez. En essayant de ne pas tomber dans une autocritique ou un pessimisme trop grand (L’arcane sans nom du Tarot de Marseille n’annoncera pas votre mort ! Le Diable ne signifiera pas non plus la fin de votre vie spirituelle, bien au contraire), ni, à l’inverse, une trop grande « complaisance » : certaines cartes ont des messages plus ambiguës voire clairement négatifs, selon les jeux. Et ces messages sont importants : quelque chose doit ici être dit, écouté, pris en compte. Ce n’est pas toujours plaisant, mais le but n’est pas d’être (trop) caressé dans le sens du poil. Je reprends : je ne souhaite pas inciter à une surconsommation, à de trop nombreux achats ou à des pulsions, le système capitaliste s’en sort déjà bien assez comme cela. Avant d’acheter, de potentiellement regretter : faire ses recherches, être sûr de soi. J’y reviens très bientôt. En attendant…

Première question, pour bien commencer : pourquoi (se) tirer les cartes ?
Il y a plusieurs réponses et, finalement, aucune n’est mauvaise. Qu’il s’agisse de curiosité, de mise en place d’une pratique spirituelle (polythéiste ou non, païenne ou non), d’une envie d’introspection et d’auto-psychanalyse (de « développement personnel »), de faire de la divination par les cartes… Et j’en passe ! Que vous croyiez en des (ou une) puissances supérieures, incarnées ou non, que vous y préfériez l’idée de hasard, de Destin, d’Esprits ou de synchronicité, les cartes, par principe, trouveront une façon de se connecter à vous et à votre situation pour vous parler, directement – et de vous, aussi, sans filtre. C’est ici le but premier : écouter, comprendre, demander une vision extérieure, un conseil, un point de vue. Il y a, globalement, deux écoles : la divination par l’étude des symboles et des cartes, donc une portée plus ésotérique, et une autre, plus récente, qui se range davantage du côté de la psychanalyse et/ou du développement personnel, plus centré sur le soi. Je ne vais pas diaboliser l’une ou l’autre et aller vers le purisme. Mais sachez tout de même que la divination, dans l’acceptation de voir le futur, commence maintenant. Le futur peut-être proche, peut parler de l’heure, de la journée, de la semaine qui suit. C’est une notion floue, mouvante. Voir, avec un grand « V », peut se contenter du présent comme d’un futur plus lointain. Tout dépend de l’utilisation que vous comptez en faire. Tout n’est peut-être pas irréconciliable, et à mon avis (fort de toute ma subjectivité) : les barrières ne font pas bon ménage. Se connaître, se voir à travers les cartes n’est pas négatif. Le mieux est d’en finir maintenant avec l’image nocive de l’égo. S’apprendre et se réapprendre, c’est affuter ses armes, se relever, (re)prendre des forces, être mieux équipé pour le monde qui nous entoure. Donc pas de jugement trop sévère, le meilleur étant, pour moi, la nuance. Accepter le côté flou et peut-être « effrayant » des cartes, quand elles voient un peu trop juste. Ne pas renier le côté « ésotérique », sorcière, pour l’imagerie bien lisse et acceptée qui se développe de plus en plus. Se tirer les cartes, c’est faire un pas de côté, s’écarter un peu de la norme, trouver du temps de calme, à soi et pour soi, avec les esprits, cartes, divinités, avec le destin, selon ce que vous préférez. Ce changement de rythme, ce temps d’introspection, de non-productivité (dans le sens mercantile du terme) est déjà important. Pour ne pas écraser, historiquement, les marges, les personnes qui ont et portent toujours ces traditions, avant qu’elles ne deviennent plus « en vogue » (pour preuve, le nombre de maisons d’éditions et de jeux actuellement vendus et publiés !). Les mots, comme toujours, disent déjà beaucoup. Si, enfin, tirer les cartes est un acte de moins en moins étrange ou « choquant », de plus en plus habituel et qu’il sort du tabou ou du secret, je pense qu’il ne faut pas oublier la tradition ésotérique qui a précédé, les violences et morts qu’il y a eu pour en arriver là. Je ne peux, comme toujours, que conseiller de connaître son histoire, de connaître aussi les histoires, individuelles comme collectives, dans la mesure du possible. Si l’image de la cartomancienne a été tant abîmée, c’est bien parce que c’est une femme et qu’il s’agit d’une discipline qui ne correspond pas aux standards de certains, que cette science n’est « pas assez dure », pas assez protocolaire – encore que ! Il y aurait à redire là-dessus, mais ce n’est pas le sujet. La cartomancie est une discipline vaste et générale, ouverte. Il n’y a pas vraiment de contre-indications, d’interdictions. Mais j’apposerais quand même une condition : respecter les personnes que l’on associe à la bonne aventure et aux traditions en sorcellerie (ce qui demande donc de ne pas refuser respect et humanité aux minorités).


Une possibilité : regarder ce qui existe sur internet en utilisant des mots-clefs

Ce préambule maintenant derrière nous, qu’y a-t-il à savoir sur le sujet ? Les jeux de cartes étant de plus en plus acceptés et la demande augmentant, l’offre s’est diversifiée et des maisons d’édition sont maintenant spécialisées. Il n’est pas non plus rare que des créateurs (et créatrice) et des illustrateurs (et illustratrices) se lancent dans la création de jeux de cartes divinatoires ou « decks » en anglais. Il existe un très, très grand nombre de jeux. Comment, alors, trouver le sien ?
Il faut déjà réaliser qu’il n’y a pas UNE manière de trouver le jeu parfait : le thème peut-être bon, les illustrations aussi, si le livret, la qualité des cartes ou leur esprit ne fonctionne pas bien avec ou pour vous, il y a de fortes chances pour que vous soyez déçu. Il y a plusieurs « écoles », plusieurs envies. Certaines personnes ne jurent que par l’achat en direct, pour voir et toucher le jeu. Acheter ou se renseigner en ligne au préalable n’est pas moins bon, si les recherches sont précises pour éviter de « mauvaises surprises ». Certaines personnes préféreront le hasard et la surprise, d’autres voudront voir toutes les cartes et juger le contenu du livret avant de se lancer. Il n’y a, à nouveau, pas d’erreur. Je préfère ne pas avoir de surprise que d’être déçue, mais je suis aussi assez difficile (au niveau des styles et de la représentation notamment), les risques que le jeu ne me correspondent pas étant donc plus grands. Pour commencer, si vous n’avez pas encore de critères précis, je conseille de faire l’effort de se renseigner. Si le jeu vous attirait « à l’instinct », il devrait résister à votre « inspection ». Si ce n’est pas le cas, c’est sans doute pour le mieux : il peut arriver de confondre envie, compulsion et un véritable appel, notre ère n’aidant pas à se déconstruire et à se (re)connecter à son intuition profonde. Dans tous les cas, pas de problème, je vais faire le tour des critères qui m’aident moi dans l’espoir de vous donner des pistes.


Autre façon de faire : regarder des présentations et revues en ligne, en vidéos comme en articles

Le mieux serait donc de voir ce qui existe pour se faire une idée des thèmes, des styles, des formats, des types et des prix que l’on peut retrouver. Pour cela, Youtube (des revues et unboxing de jeux), des sites ésotériques (ou des enseignes plus traditionnelles vendant des cartes comme la Fnac ou Cultura, par exemple) peuvent aider. Un petit avertissement avant : comme il y a beaucoup, beaucoup de choses, faire un repérage peut être long et parfois angoissant, et ne résout pas notre question de comment choisir ? Aussi : comment se retenir de tout acheter, ou, en tout cas, de craquer sur ce jeu qui semble (et est peut-être) celui qu’il vous faut ? Ces questions en tête, je vais proposer une autre piste, plus large et moins culpabilisante : Vinted. Si l’application est connue pour ses publicités un chouilla répétitives, c’est maintenant une place de choix pour vendre ou acheter des jeux de cartes. Il y a bien sûr quelques éléments à prendre en compte : tous les jeux ne sont pas neufs, justement, c’est le principe de l’application, mais beaucoup sont en très bon état voire encore emballés. Autre détail : les prix ! Si certains jeux dits « rares » sont revendus très chers, la majorité peut vous faire faire des économies (en ajoutant les frais de ports et taxes, dans les quatre euros pour une livraison en point relais). Si je propose cet outil, c’est pour mettre en avant une alternative au canal de première main et essayer de privilégier une méthode un peu moins polluante, mais aussi pour mettre en avant des jeux de cartes moins récents, noyés par les dernières nouveautés sur la plupart des autres sites ou étagères, en magasin. C’est une belle plateforme pour avoir un tour d’horizon de ce qui se fait et s’est fait, avec énormément d’ajouts toutes les semaines (plus d’une centaine !). Dernier point : il est possible de demander des photos supplémentaires et de poser des questions aux vendeurs, ainsi que de marchander ou de faire des prix de gros si plusieurs articles vous intéressent. Je m’arrête là avant de devenir une publicité de plus !


Une recherche par thème sur Vinted

Il n’est pas nécessaire, si l’idée que l’objet soit passé dans d’autres mains vous rebute particulièrement, d’acheter dessus, mais il sera au moins possible, dans tous les cas, de voir ce qui vous plait le plus et ce qui existe, au niveau des visuels comme des thèmes. Il est toujours possible de « nettoyer » l’objet à son arrivée, même si ça pas besoin d’être systématique : mieux vaut ne pas être trop virulent envers l’esprit du jeu qui pourrait se sentir chassé ou maltraité. Un autre conseil : faire des recherches par style ou mot-clef, sur votre moteur de recherche, par exemple « oracle Art Nouveau » (style), « cartes Edgar Allan Poe » (figure ou label ayant un style précis) ou bien « Tarot + amour » (thème), et j’en passe. Quand je parle de « style », je me réfère au type de visuel : du collage (photomontage), un dessin digital ou « papier », sans compter la patte de l’artiste en question. Le but est ici de lister ce qui existe pour, potentiellement, créer une grande liste avant de se renseigner sur les jeux de manière individuelle et définir ses critères pour la réduire.


Un exemple de projets participatifs

Premier critère : le prix. Entre jeu indépendant (plus cher : entre 45 et 85€ frais de ports compris et neuf) et produit en masse / édité (moins cher : entre 15 et 40€ neuf). Il est possible de pré-commander et de soutenir des campagnes participatives à condition d’être prêt à attendre et à payer plus cher. Pourquoi ? Pour soutenir de plus petits artistes, voir le processus de création, sortir du canal principal et aussi voir des jeux qui sortent de la norme, par leur originalité ou leur niveau de représentation ou style (que les maisons d’édition refuseraient certainement de proposer de peur qu’il ne se vende pas assez bien). Pour commencer, un budget plus modeste (une trentaine d’euros maximum) convient tout à fait mais je tenais à proposer l’alternative. Où ? Sur Etsy, sur les sites des créateurs ou sur des plateformes de financements participatifs. Pour débuter, ne pas se ruiner est même préférable, pour ne pas placer la barre trop haut et se décourager. Quand on démarre une activité, s’il peut être bénéfique de faire quelques investissements, il vaut quand même mieux y aller doucement. Ces jeux auto-édités sont généralement plus rares, parce que produits en nombres limités : il n’est pas simple de les trouver d’occasion. Il faut aussi souvent prendre en compte d’importants frais de port, la plupart des jeux étant anglophones, et s’assurer de bien parler la langue ou qu’une traduction soit disponible.

Deuxième critère : le type de jeu. Maintenant que votre fourchette de prix est fixée et que vous commencez à savoir ce que vous aimez au niveau du style ou des thèmes, il faut faire un choix de plus. Allez-vous choisir un oracle, un tarot, ou un lenormand ? La liste est évidemment plus complexe que cela, ce pourquoi je vais développer mon propos et proposer des descriptions des types de jeux que je connais. Quelle différence entre un oracle et un tarot ? Il y en a plusieurs puisqu’il n’y a pas un Tarot mais des tarots, comme il existe plusieurs genres d’oracles. Je m’explique !
Un Tarot contiendra toujours le même nombre de cartes, les mêmes figures et la même structure. Un oracle, au contraire, est bien plus libre, ils sont tous différents, n’ont pas de minimum ou de maximum de cartes. Un Tarot aura donc 22 arcanes majeurs et 56 arcanes mineurs, en quatre « suites » : Epée, Coupe, Bâton et Deniers (ou Pentacles). Chaque jeu possède donc forcément 78 cartes. Le Tarot est un jeu de carte divinatoire, le plus ancien datant du XVe siècle, entre le sud de la France et l’Italie. Il s’agit du « Tarot de Marseille » français, dont il existe là encore plusieurs versions. L’éditeur Grimaud se base sur une version de 1748, l’éditeur Camoin, lui, reproduisant et restaurant une version de 1471 avec davantage de couleurs et de détails. Les arcanes mineurs du Tarot de Marseille sont plus minimaux voire abstraits, ils ne représentent pas de personnages ou de scènes mais des objets. À l’inverse, le Tarot anglais dit de Rider-Waite montre des mineurs plus détaillés et intuitifs, les expressions et poses des personnages aidant à en deviner le sens. Les deux Tarots ont d’autres différences (notamment dans les noms ou l’ordre de certaines cartes) mais je ne vais pas les lister ici, pour que le tout reste lisible et ne soit pas trop écrasant. Il existe enfin des tas d’interprétations et de recréations modernes, dans tous les styles – bien qu’il soit plus régulièrement question de la version anglaise (très souvent disponible dans sa traduction française). J’ai aussi entendu parler de nom du Tarot Egyptien dit de Thoth, associé à la figure d’Aleister Crowley. Je n’en sait pas assez pour développer mon propos mais un Tarot Italien existe aussi, le Visconti-Sforza, qui partage certains des codes du Marseille.

Comparaison entre le Tarot Alfons Mucha (un Rider-Waite) et le Tarot de Marseille (de Grimaud)

Les différences de représentations entre un arcane majeur et un mineur


Les différences de numérotation / dans l’ordre des cartes

Au passage : un Tarot n’est pas moins bien ou mieux qu’un autre, il en va seulement des goûts et affinités de chacun. Pour commencer, une version qui vous est agréable à l’œil est un très bon point voire une base. Les Tarots de Rider-Waite viennent généralement avec de bons livrets explicatifs, ce qui n’est pas toujours le cas pour les Tarots de Marseille, pour lequel il peut être intéressant d’investir dans un livre plus détaillé. De nos jours, de plus en plus de jeux cherchent à brouiller les pistes et les lignes, se présentent comme une union de ces deux Tarots. Je pense ici au Marseille-Waite d’Emmanuelle Iger ou au Tarot de la Fortune de Mrs Kuartz. Commencer la cartomancie se fait souvent par l’utilisation d’oracles, où les symboles sont souvent plus évidents mais il n’y a pas de règle, il s’agit de votre choix !
Les « Lenormand » : C’est un type de carte moins connu, pensé et crée par la cartomancienne Française Marie-Anne Lenormand au XIXe siècle. Il existe en deux tailles : le « Petit », avec 36 cartes et le « Grand » avec 54, qui prolonge le premier. Les cartes sont assez simples et reprennent des figures précises, auxquelles sont associées des sens et des mots-clefs. Vu sa structure particulière, ce n’est pas exactement un oracle mais un type d’oracle, qui est aujourd’hui varié et réinventé par des artistes.

Les oracles : la différence est ici moins fixe et officielle mais il en existe, à mon sens, plusieurs genres. Tout est lié au type d’interprétation, de message et de livret fourni. Les « petits » oracles reprennent des cartes où le dos de la carte est le seul visuel disponible, l’autre face présentant directement le message de la carte. Ces oracles n’ont pas besoin de livret, les messages se voulant assez clairs. Ce sont généralement les moins chers, pour moins de quinze euros : ils sont plus petits, nécessitent moins de travail et de matériaux. Comme ils demandent moins d’efforts d’interprétations et / ou d’intuitions, ils peuvent être une manière de commencer en douceur, ou d’apaiser des craintes ou des sceptiques. Leurs messages sont généralement très positifs et ils sont parfaits pour tirer rapidement une carte par jour.

Il y a ensuite, à mon sens, les « oracles minimalistes » : les visuels sont assez simples et directs, le fond de la carte n’est pas détaillé. Les messages, de la même façon, tiennent en peu de mots. Etant plus abstraits, ce n’est peut-être ce vers quoi je me tournerais pour commencer, les cartes fournissant moins de pistes et de symboles. Ce n’est bien sûr que mon avis et si un jeu de ce « type » vous parle, il vaut mieux se faire confiance. Ce qui est intéressant, avec ces cartes, c’est de travailler l’intuition et ce qu’elles peuvent suggérer de plus et faire remonter au moment de l’interprétation, au-delà des mots-clefs et thèmes proposés.

Enfin, les « oracles plus détaillés », avec des visuels et des livrets plus complets. Ici, les messages prennent entre une et trois pages, dans tous les formats, ont des messages travaillés et plus complets. Les livrets sont généralement développés et proposent de bonnes pistes, avec notamment des tirages et des conseils pour débuter, ce qui ne peut qu’aider ! Les symboles et guidances peuvent même contenir des exemples de rituels, de méditation ou d’affirmations. Ils combinent régulièrement messages des cartes, interprétations et mots-clefs, pour permettre une très bonne compréhension des cartes.

Comme pour les Tarots, il n’y a pas de meilleur type de jeu de cartes qu’un autre, c’est une question de goûts et d’envies. Je tenais quand même à présenter les différences que j’ai pu découvrir entre les jeux, pour mettre l’accent sur un point important : le niveau de détail et de guidance des livrets, que l’on pourrait oublier face au visuel des cartes. Pour commencer, je conseille de faire un choix en conscience, de savoir quel type d’interprétation et de message vous allez retrouver. Attention de bien vérifier si le livret est compris avec le jeu de manière physique ou à imprimer, mais aussi les langues disponibles (en anglais, en français, en version multilingue, etc). Dernier conseil sur ce point, dans le cas des versions multilingues, il n’y a en général pas de différence au niveau des textes avec la version française, excepté pour les finitions. Il n’est pas rare que les éditions françaises ajoutent des tranches métalliques et des dorures, voire un pochon satiné pour ranger les cartes. À vous, donc, en cas de traduction, de regarder les différentes éditions existantes pour faire le meilleur choix possible. Il y a bien sûr des tas d’autres critères : le fini des cartes, leur taille et matière, par exemple.

Troisième critère : les valeurs du jeu. Ce point est un peu plus global et un peu plus flou mais il a, à mon sens, son importance. Il est reflété par le thème du jeu, les titres des cartes tout comme leurs visuels et ce qu’elles représentent. Un grand nombre de jeux propose par exemple des figures humaines exclusives, en termes de traits physiques, de morphologies et de couleurs, voire des images et représentations négatives (à mon sens anormales et allant jusqu’à mettre en avant des connotations portant atteinte à l’humanité des minorités dont il est question). S’il y a une différence entre manque de représentation (invisibilisation) et un véritable manque de respect, il est très facile de passer de l’un à l’autre et j’ai malheureusement vu trop de l’un et de l’autre. A vous de connaître vos valeurs et de les, si possible, faire suivre dans les jeux que vous choisissez (ce qui passe, pour moi, par la connaissance, en amont, des visuels et des titres des cartes). Le but n’est pas de donner des leçons ou de faire culpabiliser, si vous avez déjà des jeux entrant dans une de ces catégories, juste de faire ressurgir certaines problématiques, histoire de faire un choix en conscience et pas par ignorance. Un autre point : l’appropriation culturelle et le white-washing, le fait de blanchir des personnes racisées, par exemple lorsqu’il est question de divinités hindoues. En espérant que les valeurs du jeu qui vous donne envie corresponde avec les vôtres – je sais déjà combien cela peut être frustrant.

Bon. C’est un gros morceau, mais j’espère que vous en retirerez quelques pistes, qu’il s’agisse de potentiels lieux d’achats, de critères ou de genres spécifiques pour vous aider à trouver ce qui vous plaira !