[Cartomancie] Débuter, choisir ses premiers jeux et les différentes options : Oracles, Tarots, Lenormands…

A

Cet article me trotte dans la tête depuis un petit temps déjà… Je suis contente de le mettre enfin en mots ! Présenter mes jeux de cartes, c’est bien, proposer des tirages, aussi, mais présenter le pourquoi du comment, c’est peut-être mieux ! Je vais essayer de condenser mes idées pour faire un petit tour d’horizon de ce qui existe et de mes astuces pour trouver le jeu de carte qui vous corresponde, en mettant en avant mes différents critères et étapes avant de passer le pas. Il s’agit bien sûr de conseils, pas d’obligations, nous sommes différents, nos sensibilités ne seront certainement pas tout à fait les mêmes. Je vous les propose quand même, avec une réflexion introductive sur le sujet assez massif de la cartomancie, dans le but de, peut-être, casser certains clichés et mettre en avant les enjeux actuels.
Si vous avez déjà plusieurs jeux de cartes (oracles comme tarots) ou que vous n’en avez pas (ou qu’un), le but de cet article sera de vous laisser quelques informations supplémentaires et une meilleure compréhension de vos attentes. Parce que oui, c’est comme pour tout : il vaut mieux commencer par l’éternel « pourquoi ? ».
Si l’image traditionnelle des cartes se trouve dans la tente d’une « bohémienne », les choses ont bien changé et, en plus de pouvoir se faire tirer les cartes assez simplement, via des boutiques sur Etsy par exemple ou des sites plus spécialisés, on peut se tirer nos cartes nous-mêmes. Geste qui demande un peu de temps, d’ouverture et d’étude, oui, mais qui ne peut, à mon sens, que valoir le coup.

Un dernier mot avant de démarrer : comme pour tout, j’essaie de faire travailler ma conscience et mes « besoins ». Oui, le mot est certainement trop fort pour le sujet, mais il retranscrit bien ce que j’en pense. J’ai beaucoup d’envies de cartes. Beaucoup, beaucoup, beaucoup trop. Ce « trop » est subjectif, il m’est évidemment propre. Et je ne suis pas là pour juger vos potentielles possessions ou non, là n’est pas la question. Si vos jeux vous parlent, vous font du bien et qu’ils vous permettent d’aborder différents sujets et que vous avez plaisir à les utiliser, c’est parfait. Si vous avez plus de mal avec certains jeux, je vous conseillerais de changer d’approche, de persévérer, d’apprendre à les connaître, de faire plus de tirages, peut-être en variant les nombres de cartes, etc. Ecoutez-vous, surtout, si vous le pouvez. En essayant de ne pas tomber dans une autocritique ou un pessimisme trop grand (L’arcane sans nom du Tarot de Marseille n’annoncera pas votre mort ! Le Diable ne signifiera pas non plus la fin de votre vie spirituelle, bien au contraire), ni, à l’inverse, une trop grande « complaisance » : certaines cartes ont des messages plus ambiguës voire clairement négatifs, selon les jeux. Et ces messages sont importants : quelque chose doit ici être dit, écouté, pris en compte. Ce n’est pas toujours plaisant, mais le but n’est pas d’être (trop) caressé dans le sens du poil. Je reprends : je ne souhaite pas inciter à une surconsommation, à de trop nombreux achats ou à des pulsions, le système capitaliste s’en sort déjà bien assez comme cela. Avant d’acheter, de potentiellement regretter : faire ses recherches, être sûr de soi. J’y reviens très bientôt. En attendant…

Première question, pour bien commencer : pourquoi (se) tirer les cartes ?
Il y a plusieurs réponses et, finalement, aucune n’est mauvaise. Qu’il s’agisse de curiosité, de mise en place d’une pratique spirituelle (polythéiste ou non, païenne ou non), d’une envie d’introspection et d’auto-psychanalyse (de « développement personnel »), de faire de la divination par les cartes… Et j’en passe ! Que vous croyiez en des (ou une) puissances supérieures, incarnées ou non, que vous y préfériez l’idée de hasard, de Destin, d’Esprits ou de synchronicité, les cartes, par principe, trouveront une façon de se connecter à vous et à votre situation pour vous parler, directement – et de vous, aussi, sans filtre. C’est ici le but premier : écouter, comprendre, demander une vision extérieure, un conseil, un point de vue. Il y a, globalement, deux écoles : la divination par l’étude des symboles et des cartes, donc une portée plus ésotérique, et une autre, plus récente, qui se range davantage du côté de la psychanalyse et/ou du développement personnel, plus centré sur le soi. Je ne vais pas diaboliser l’une ou l’autre et aller vers le purisme. Mais sachez tout de même que la divination, dans l’acceptation de voir le futur, commence maintenant. Le futur peut-être proche, peut parler de l’heure, de la journée, de la semaine qui suit. C’est une notion floue, mouvante. Voir, avec un grand « V », peut se contenter du présent comme d’un futur plus lointain. Tout dépend de l’utilisation que vous comptez en faire. Tout n’est peut-être pas irréconciliable, et à mon avis (fort de toute ma subjectivité) : les barrières ne font pas bon ménage. Se connaître, se voir à travers les cartes n’est pas négatif. Le mieux est d’en finir maintenant avec l’image nocive de l’égo. S’apprendre et se réapprendre, c’est affuter ses armes, se relever, (re)prendre des forces, être mieux équipé pour le monde qui nous entoure. Donc pas de jugement trop sévère, le meilleur étant, pour moi, la nuance. Accepter le côté flou et peut-être « effrayant » des cartes, quand elles voient un peu trop juste. Ne pas renier le côté « ésotérique », sorcière, pour l’imagerie bien lisse et acceptée qui se développe de plus en plus. Se tirer les cartes, c’est faire un pas de côté, s’écarter un peu de la norme, trouver du temps de calme, à soi et pour soi, avec les esprits, cartes, divinités, avec le destin, selon ce que vous préférez. Ce changement de rythme, ce temps d’introspection, de non-productivité (dans le sens mercantile du terme) est déjà important. Pour ne pas écraser, historiquement, les marges, les personnes qui ont et portent toujours ces traditions, avant qu’elles ne deviennent plus « en vogue » (pour preuve, le nombre de maisons d’éditions et de jeux actuellement vendus et publiés !). Les mots, comme toujours, disent déjà beaucoup. Si, enfin, tirer les cartes est un acte de moins en moins étrange ou « choquant », de plus en plus habituel et qu’il sort du tabou ou du secret, je pense qu’il ne faut pas oublier la tradition ésotérique qui a précédé, les violences et morts qu’il y a eu pour en arriver là. Je ne peux, comme toujours, que conseiller de connaître son histoire, de connaître aussi les histoires, individuelles comme collectives, dans la mesure du possible. Si l’image de la cartomancienne a été tant abîmée, c’est bien parce que c’est une femme et qu’il s’agit d’une discipline qui ne correspond pas aux standards de certains, que cette science n’est « pas assez dure », pas assez protocolaire – encore que ! Il y aurait à redire là-dessus, mais ce n’est pas le sujet. La cartomancie est une discipline vaste et générale, ouverte. Il n’y a pas vraiment de contre-indications, d’interdictions. Mais j’apposerais quand même une condition : respecter les personnes que l’on associe à la bonne aventure et aux traditions en sorcellerie (ce qui demande donc de ne pas refuser respect et humanité aux minorités).


Une possibilité : regarder ce qui existe sur internet en utilisant des mots-clefs

Ce préambule maintenant derrière nous, qu’y a-t-il à savoir sur le sujet ? Les jeux de cartes étant de plus en plus acceptés et la demande augmentant, l’offre s’est diversifiée et des maisons d’édition sont maintenant spécialisées. Il n’est pas non plus rare que des créateurs (et créatrice) et des illustrateurs (et illustratrices) se lancent dans la création de jeux de cartes divinatoires ou « decks » en anglais. Il existe un très, très grand nombre de jeux. Comment, alors, trouver le sien ?
Il faut déjà réaliser qu’il n’y a pas UNE manière de trouver le jeu parfait : le thème peut-être bon, les illustrations aussi, si le livret, la qualité des cartes ou leur esprit ne fonctionne pas bien avec ou pour vous, il y a de fortes chances pour que vous soyez déçu. Il y a plusieurs « écoles », plusieurs envies. Certaines personnes ne jurent que par l’achat en direct, pour voir et toucher le jeu. Acheter ou se renseigner en ligne au préalable n’est pas moins bon, si les recherches sont précises pour éviter de « mauvaises surprises ». Certaines personnes préféreront le hasard et la surprise, d’autres voudront voir toutes les cartes et juger le contenu du livret avant de se lancer. Il n’y a, à nouveau, pas d’erreur. Je préfère ne pas avoir de surprise que d’être déçue, mais je suis aussi assez difficile (au niveau des styles et de la représentation notamment), les risques que le jeu ne me correspondent pas étant donc plus grands. Pour commencer, si vous n’avez pas encore de critères précis, je conseille de faire l’effort de se renseigner. Si le jeu vous attirait « à l’instinct », il devrait résister à votre « inspection ». Si ce n’est pas le cas, c’est sans doute pour le mieux : il peut arriver de confondre envie, compulsion et un véritable appel, notre ère n’aidant pas à se déconstruire et à se (re)connecter à son intuition profonde. Dans tous les cas, pas de problème, je vais faire le tour des critères qui m’aident moi dans l’espoir de vous donner des pistes.


Autre façon de faire : regarder des présentations et revues en ligne, en vidéos comme en articles

Le mieux serait donc de voir ce qui existe pour se faire une idée des thèmes, des styles, des formats, des types et des prix que l’on peut retrouver. Pour cela, Youtube (des revues et unboxing de jeux), des sites ésotériques (ou des enseignes plus traditionnelles vendant des cartes comme la Fnac ou Cultura, par exemple) peuvent aider. Un petit avertissement avant : comme il y a beaucoup, beaucoup de choses, faire un repérage peut être long et parfois angoissant, et ne résout pas notre question de comment choisir ? Aussi : comment se retenir de tout acheter, ou, en tout cas, de craquer sur ce jeu qui semble (et est peut-être) celui qu’il vous faut ? Ces questions en tête, je vais proposer une autre piste, plus large et moins culpabilisante : Vinted. Si l’application est connue pour ses publicités un chouilla répétitives, c’est maintenant une place de choix pour vendre ou acheter des jeux de cartes. Il y a bien sûr quelques éléments à prendre en compte : tous les jeux ne sont pas neufs, justement, c’est le principe de l’application, mais beaucoup sont en très bon état voire encore emballés. Autre détail : les prix ! Si certains jeux dits « rares » sont revendus très chers, la majorité peut vous faire faire des économies (en ajoutant les frais de ports et taxes, dans les quatre euros pour une livraison en point relais). Si je propose cet outil, c’est pour mettre en avant une alternative au canal de première main et essayer de privilégier une méthode un peu moins polluante, mais aussi pour mettre en avant des jeux de cartes moins récents, noyés par les dernières nouveautés sur la plupart des autres sites ou étagères, en magasin. C’est une belle plateforme pour avoir un tour d’horizon de ce qui se fait et s’est fait, avec énormément d’ajouts toutes les semaines (plus d’une centaine !). Dernier point : il est possible de demander des photos supplémentaires et de poser des questions aux vendeurs, ainsi que de marchander ou de faire des prix de gros si plusieurs articles vous intéressent. Je m’arrête là avant de devenir une publicité de plus !


Une recherche par thème sur Vinted

Il n’est pas nécessaire, si l’idée que l’objet soit passé dans d’autres mains vous rebute particulièrement, d’acheter dessus, mais il sera au moins possible, dans tous les cas, de voir ce qui vous plait le plus et ce qui existe, au niveau des visuels comme des thèmes. Il est toujours possible de « nettoyer » l’objet à son arrivée, même si ça pas besoin d’être systématique : mieux vaut ne pas être trop virulent envers l’esprit du jeu qui pourrait se sentir chassé ou maltraité. Un autre conseil : faire des recherches par style ou mot-clef, sur votre moteur de recherche, par exemple « oracle Art Nouveau » (style), « cartes Edgar Allan Poe » (figure ou label ayant un style précis) ou bien « Tarot + amour » (thème), et j’en passe. Quand je parle de « style », je me réfère au type de visuel : du collage (photomontage), un dessin digital ou « papier », sans compter la patte de l’artiste en question. Le but est ici de lister ce qui existe pour, potentiellement, créer une grande liste avant de se renseigner sur les jeux de manière individuelle et définir ses critères pour la réduire.


Un exemple de projets participatifs

Premier critère : le prix. Entre jeu indépendant (plus cher : entre 45 et 85€ frais de ports compris et neuf) et produit en masse / édité (moins cher : entre 15 et 40€ neuf). Il est possible de pré-commander et de soutenir des campagnes participatives à condition d’être prêt à attendre et à payer plus cher. Pourquoi ? Pour soutenir de plus petits artistes, voir le processus de création, sortir du canal principal et aussi voir des jeux qui sortent de la norme, par leur originalité ou leur niveau de représentation ou style (que les maisons d’édition refuseraient certainement de proposer de peur qu’il ne se vende pas assez bien). Pour commencer, un budget plus modeste (une trentaine d’euros maximum) convient tout à fait mais je tenais à proposer l’alternative. Où ? Sur Etsy, sur les sites des créateurs ou sur des plateformes de financements participatifs. Pour débuter, ne pas se ruiner est même préférable, pour ne pas placer la barre trop haut et se décourager. Quand on démarre une activité, s’il peut être bénéfique de faire quelques investissements, il vaut quand même mieux y aller doucement. Ces jeux auto-édités sont généralement plus rares, parce que produits en nombres limités : il n’est pas simple de les trouver d’occasion. Il faut aussi souvent prendre en compte d’importants frais de port, la plupart des jeux étant anglophones, et s’assurer de bien parler la langue ou qu’une traduction soit disponible.

Deuxième critère : le type de jeu. Maintenant que votre fourchette de prix est fixée et que vous commencez à savoir ce que vous aimez au niveau du style ou des thèmes, il faut faire un choix de plus. Allez-vous choisir un oracle, un tarot, ou un lenormand ? La liste est évidemment plus complexe que cela, ce pourquoi je vais développer mon propos et proposer des descriptions des types de jeux que je connais. Quelle différence entre un oracle et un tarot ? Il y en a plusieurs puisqu’il n’y a pas un Tarot mais des tarots, comme il existe plusieurs genres d’oracles. Je m’explique !
Un Tarot contiendra toujours le même nombre de cartes, les mêmes figures et la même structure. Un oracle, au contraire, est bien plus libre, ils sont tous différents, n’ont pas de minimum ou de maximum de cartes. Un Tarot aura donc 22 arcanes majeurs et 56 arcanes mineurs, en quatre « suites » : Epée, Coupe, Bâton et Deniers (ou Pentacles). Chaque jeu possède donc forcément 78 cartes. Le Tarot est un jeu de carte divinatoire, le plus ancien datant du XVe siècle, entre le sud de la France et l’Italie. Il s’agit du « Tarot de Marseille » français, dont il existe là encore plusieurs versions. L’éditeur Grimaud se base sur une version de 1748, l’éditeur Camoin, lui, reproduisant et restaurant une version de 1471 avec davantage de couleurs et de détails. Les arcanes mineurs du Tarot de Marseille sont plus minimaux voire abstraits, ils ne représentent pas de personnages ou de scènes mais des objets. À l’inverse, le Tarot anglais dit de Rider-Waite montre des mineurs plus détaillés et intuitifs, les expressions et poses des personnages aidant à en deviner le sens. Les deux Tarots ont d’autres différences (notamment dans les noms ou l’ordre de certaines cartes) mais je ne vais pas les lister ici, pour que le tout reste lisible et ne soit pas trop écrasant. Il existe enfin des tas d’interprétations et de recréations modernes, dans tous les styles – bien qu’il soit plus régulièrement question de la version anglaise (très souvent disponible dans sa traduction française). J’ai aussi entendu parler de nom du Tarot Egyptien dit de Thoth, associé à la figure d’Aleister Crowley. Je n’en sait pas assez pour développer mon propos mais un Tarot Italien existe aussi, le Visconti-Sforza, qui partage certains des codes du Marseille.

Comparaison entre le Tarot Alfons Mucha (un Rider-Waite) et le Tarot de Marseille (de Grimaud)

Les différences de représentations entre un arcane majeur et un mineur


Les différences de numérotation / dans l’ordre des cartes

Au passage : un Tarot n’est pas moins bien ou mieux qu’un autre, il en va seulement des goûts et affinités de chacun. Pour commencer, une version qui vous est agréable à l’œil est un très bon point voire une base. Les Tarots de Rider-Waite viennent généralement avec de bons livrets explicatifs, ce qui n’est pas toujours le cas pour les Tarots de Marseille, pour lequel il peut être intéressant d’investir dans un livre plus détaillé. De nos jours, de plus en plus de jeux cherchent à brouiller les pistes et les lignes, se présentent comme une union de ces deux Tarots. Je pense ici au Marseille-Waite d’Emmanuelle Iger ou au Tarot de la Fortune de Mrs Kuartz. Commencer la cartomancie se fait souvent par l’utilisation d’oracles, où les symboles sont souvent plus évidents mais il n’y a pas de règle, il s’agit de votre choix !
Les « Lenormand » : C’est un type de carte moins connu, pensé et crée par la cartomancienne Française Marie-Anne Lenormand au XIXe siècle. Il existe en deux tailles : le « Petit », avec 36 cartes et le « Grand » avec 54, qui prolonge le premier. Les cartes sont assez simples et reprennent des figures précises, auxquelles sont associées des sens et des mots-clefs. Vu sa structure particulière, ce n’est pas exactement un oracle mais un type d’oracle, qui est aujourd’hui varié et réinventé par des artistes.

Les oracles : la différence est ici moins fixe et officielle mais il en existe, à mon sens, plusieurs genres. Tout est lié au type d’interprétation, de message et de livret fourni. Les « petits » oracles reprennent des cartes où le dos de la carte est le seul visuel disponible, l’autre face présentant directement le message de la carte. Ces oracles n’ont pas besoin de livret, les messages se voulant assez clairs. Ce sont généralement les moins chers, pour moins de quinze euros : ils sont plus petits, nécessitent moins de travail et de matériaux. Comme ils demandent moins d’efforts d’interprétations et / ou d’intuitions, ils peuvent être une manière de commencer en douceur, ou d’apaiser des craintes ou des sceptiques. Leurs messages sont généralement très positifs et ils sont parfaits pour tirer rapidement une carte par jour.

Il y a ensuite, à mon sens, les « oracles minimalistes » : les visuels sont assez simples et directs, le fond de la carte n’est pas détaillé. Les messages, de la même façon, tiennent en peu de mots. Etant plus abstraits, ce n’est peut-être ce vers quoi je me tournerais pour commencer, les cartes fournissant moins de pistes et de symboles. Ce n’est bien sûr que mon avis et si un jeu de ce « type » vous parle, il vaut mieux se faire confiance. Ce qui est intéressant, avec ces cartes, c’est de travailler l’intuition et ce qu’elles peuvent suggérer de plus et faire remonter au moment de l’interprétation, au-delà des mots-clefs et thèmes proposés.

Enfin, les « oracles plus détaillés », avec des visuels et des livrets plus complets. Ici, les messages prennent entre une et trois pages, dans tous les formats, ont des messages travaillés et plus complets. Les livrets sont généralement développés et proposent de bonnes pistes, avec notamment des tirages et des conseils pour débuter, ce qui ne peut qu’aider ! Les symboles et guidances peuvent même contenir des exemples de rituels, de méditation ou d’affirmations. Ils combinent régulièrement messages des cartes, interprétations et mots-clefs, pour permettre une très bonne compréhension des cartes.

Comme pour les Tarots, il n’y a pas de meilleur type de jeu de cartes qu’un autre, c’est une question de goûts et d’envies. Je tenais quand même à présenter les différences que j’ai pu découvrir entre les jeux, pour mettre l’accent sur un point important : le niveau de détail et de guidance des livrets, que l’on pourrait oublier face au visuel des cartes. Pour commencer, je conseille de faire un choix en conscience, de savoir quel type d’interprétation et de message vous allez retrouver. Attention de bien vérifier si le livret est compris avec le jeu de manière physique ou à imprimer, mais aussi les langues disponibles (en anglais, en français, en version multilingue, etc). Dernier conseil sur ce point, dans le cas des versions multilingues, il n’y a en général pas de différence au niveau des textes avec la version française, excepté pour les finitions. Il n’est pas rare que les éditions françaises ajoutent des tranches métalliques et des dorures, voire un pochon satiné pour ranger les cartes. À vous, donc, en cas de traduction, de regarder les différentes éditions existantes pour faire le meilleur choix possible. Il y a bien sûr des tas d’autres critères : le fini des cartes, leur taille et matière, par exemple.

Troisième critère : les valeurs du jeu. Ce point est un peu plus global et un peu plus flou mais il a, à mon sens, son importance. Il est reflété par le thème du jeu, les titres des cartes tout comme leurs visuels et ce qu’elles représentent. Un grand nombre de jeux propose par exemple des figures humaines exclusives, en termes de traits physiques, de morphologies et de couleurs, voire des images et représentations négatives (à mon sens anormales et allant jusqu’à mettre en avant des connotations portant atteinte à l’humanité des minorités dont il est question). S’il y a une différence entre manque de représentation (invisibilisation) et un véritable manque de respect, il est très facile de passer de l’un à l’autre et j’ai malheureusement vu trop de l’un et de l’autre. A vous de connaître vos valeurs et de les, si possible, faire suivre dans les jeux que vous choisissez (ce qui passe, pour moi, par la connaissance, en amont, des visuels et des titres des cartes). Le but n’est pas de donner des leçons ou de faire culpabiliser, si vous avez déjà des jeux entrant dans une de ces catégories, juste de faire ressurgir certaines problématiques, histoire de faire un choix en conscience et pas par ignorance. Un autre point : l’appropriation culturelle et le white-washing, le fait de blanchir des personnes racisées, par exemple lorsqu’il est question de divinités hindoues. En espérant que les valeurs du jeu qui vous donne envie corresponde avec les vôtres – je sais déjà combien cela peut être frustrant.

Bon. C’est un gros morceau, mais j’espère que vous en retirerez quelques pistes, qu’il s’agisse de potentiels lieux d’achats, de critères ou de genres spécifiques pour vous aider à trouver ce qui vous plaira !

Déconstruire ma vision de la menstruation avec le Tarot

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Voilà un article très approprié au seuil de Beltaine, que des circonstances particulières ont fait naître.

Mardi soir, j’avais passé plusieurs heures plongée dans le blog d’Eaux Cultes (@eaux_cultes sur instagram) – un bonheur absolu.
Avant de me coucher, une de ses story m’a interpellée : il s’agissait d’une réaction à un partage de @helene___huc à propos de la menstruation (une femme pleine de sagesse que je suis heureuse d’avoir découverte). Inspirée par ce partage Iria a précisée que notre vision de la menstruation en tant que rite de purification est en fait purement patriarcale – partant du postulat que le corps de la femme est « impur » et se dois de se purifier mensuellement .
Ayant centré une partie de mon rituel – et en projet plus encore – de menstruation sur la notion de purification, autant dire que je me suis sentie très hébétée – et tant mieux !

Ce post m’a fait beaucoup réfléchir et j’ai entrepris de déconstruire ma vision de la menstruation, malheureusement encore empreinte du patriarcat, en me plongeant dans les tréfonds de mon bien-aimé Tarot de Marseille.

Attention, ce qui suit n’est que le résultat de ma divination – je sais très bien que les règles peuvent être sources d’angoisses et de grandes douleurs et ne nie pas que la précarité menstruelle est un fléau.
Je ne cherche pas à idéaliser la menstruation mais à partager les pistes de réflexions que le Tarot m’a intimé dans le plus grand des respects.

Sans influencer la lecture par un quelconque ouvrage dédié, j’ai laissé les images s’ouvrir à moi et me murmurer leur sagesse…

Les Lames qui m’ont parlé : le Cavalier de Bâton, bien sûr L’Etoile a fait son apparition (elle est pour moi très liée à la notion de menstruation) et enfin l’As de Deniers.


Le Tarot de Marseille de Camoin

Dans le Cavalier de Bâton j’ai aperçue les fameuses chaussures rouges qui m’avaient marqué dans l’excellent « Women who run with the wolves » (de Clarissa Pinkola Estés) : les marques du sang qui s’écoule de l’intérieur de nos cuisses jusqu’à la plante de nos pieds. Cet écoulement n’est en aucun cas vain : il nourrit la Terre que nous foulons.
La menstruation porte en elle un grand potentiel de pouvoir. La vulve et sa matrice est source infinie (voire originelle ?) de magie.
La Jument Blanche, symbole de souveraineté, affirme que notre chair est intrinsèquement pure et tout autant baignée de mystère. Reine qu’Elle est, Elle se dirige et nous montre la voie, celle de la Terre-Mère.
Les interrogations suivantes ont fait surface :
La menstruation est-elle une cosmogonie ? – chaque cycle depuis la nuit des temps serait une recréation de l’origine du monde…
Est-ce une offrande à la Terre ? – un don de soi pour mieux apprécier la valeur inestimable de ce qu’Elle nous offre ?
Serait-ce un appel des Esprits ? – un rappel lancé depuis un jour immémorial à vivre pleinement notre pouvoir ?
Tout à la fois, certainement.

L’Etoile a clairement illuminée la notion de flot, indissociable de celle de menstruation : de nos profondeurs mystérieuses, si semblables au ventre de la Terre et au vide de l’univers, coulent les eaux de la vie.
Cette lame m’a montré la fertilité infinie du sang, qui nourrie sa végétation, aussi cramoisie que lui.
Tel un diapason dans des mains expertes, la menstruation nous accorde à la nature : notre cycle est Son cycle ; Sa danse cosmique, la nôtre.
Le flot de notre sang, ce fil si rouge, nous unis lune après lune à la nature.

La force de notre menstruation est une danse extatique, une ronde débridée : celle de l’As de Deniers.
Un don, offert et reçu, dans toutes les directions.
Un écoulement sans commencement ni fin qui nous ramène à notre origine :
Celle de la Terre.
Celle des Etoiles.
Celle de la vie.

Le Tarot m’a montré que la menstruation n’est absolument pas purificatrice mais une puissance chthonienne, une source souterraine écarlate, un écho sanglant de notre lien à la Terre. Notre corps est de la nature et comme elle, parfait dans ses imperfections.
Comme @helene___huc l’a remarqué : « Le corps de la femme est une technologie de pointe ».

Merci de m’avoir lue ! N’hésitez pas à échanger sur le blog ou mon instagram @pagan.otter.